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Accompagner les évolutions du système de santé
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Les actions de maitrise médicalisée visent à préserver l’équilibre financier du système de santé tout en garantissant, à tous, un accès à des soins de qualité.
2021 a été une année exceptionnelle du point de vue de la progression des dépenses en santé (toutes catégories confondues). Elles ont augmenté de 13% sur l’année, soit une progression deux fois plus forte qu’en 2020. Cette progression traduit le rôle majeur qu’a joué le système sanitaire en prenant en charge les patients infectés du covid et en garantissant des revenus de remplacement. En 2021, les soins dispensés par les professionnels de ville ont progressé en moyenne de 13%. Ils se sont élevés à près de 1,7 milliard d’euros. Ces évolutions sont à mettre en regard avec l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, voté par le Parlement lors de l’adoption de la loi de financement de la Sécurité sociale en décembre 2020. Le législateur prévoyait que cette progression ne devait pas excéder 6% afin de conforter la viabilité financière à long terme du système de soins. Cette projection intégrait des dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire mais elles restaient encore largement sous-estimées. Les dépenses de soins de ville ont progressé sous l’effet de trois facteurs :
- la mise en place de mesures de protection contre le virus (notamment avec la mise à disposition des masques de protection et la prise en charge du dispositif de transport entre les pharmacies à usage intérieur et les pharmacies d’officine par les grossistes répartiteurs) ;
- la mise en place de mesures de dépistage du virus intégralement prises en charge par l’assurance maladie (tests de diagnostic, dits tests RT-PCR, tests d’identification et d’orientation diagnostic, dits tests antigéniques) ;
- la mise en place de dispositifs de vaccination contre la covid, notamment à travers la rémunération des professionnels de santé qui prenaient part à cette politique de santé publique.
Les actions de maitrise médicalisée des dépenses ont été intégralement stoppées au cours de 2021.
Les dépenses de soins de ville remboursées par la CPAM du Val-de-Marne au cours de 2021
Honnoraires Taux brut Taux CJO Honoraires secteur privé* 482 293 966€ 14,1% 13,6% Honoraires médicaux 400 590 809€ 11,4% 11,0% Honoraires dentaires 81 703 157€ 29,4% 28,9% Prescriptions 1 261 987 775€ 12,9% 12,4% Auxiliaires médicaux 187 351 468€ 21,4% 20,9% Médicaments 515 500 098€ 17,0% 16,5% Actes de biologie 133 958 743€ 43,1% 42,4% Frais de déplacements 76 190 458€ 23,6% 23,0% Autres poste de dépenses 115 479 494€ 11,2% 10,7% Indemnités Journalière 233 507 514€ -11,3% -11,7% Le dispositif de vaccination contre la covid La vaccination contre la covid a nécessité la mise en place de structures avec une capacité vaccinale importante pour permettre au plus grand nombre de se faire vacciner à mesure de la disponibilité des vaccins. À l’initiative des communes, ou des professionnels libéraux qui ont décidé de s’associer, des centres de vaccination ambulatoires ont vu le jour pour faciliter le déploiement des capacités vaccinales sur le département. Par ailleurs, dès que les conditionnements et les conditions de conservation des vaccins ont été facilités, les professionnels de santé libéraux ont pu vacciner dans leur cabinet ou en officine. La liste des catégories de professionnels autorisés à vacciner été élargie, en dehors des médecins, infirmiers et pharmaciens qui sont des professions habituées à vacciner. Les professionnels retraités, en cours de formation, ont pu aussi renforcer les équipes en activité.
CHIFFRES CLÉS
21
millions d’euros
remboursés
12 500
vacations réalisées
(toute catégorie de professionnels confondue)
73%
de la population du val de Marne vaccinée
(au 31/12/2021)
Un partenariat d’action : témoignage de Sandrine Roque, Directrice de la gestion du risque et de la lutte contre la fraude
Le déploiement de la vaccination dans le département a été l’occasion de contribuer au déploiement de politiques de santé publique, au côté de l’Agence régionale de santé et de la Préfecture.
Nous avons l’habitude de travailler avec l’ARS, notamment avec le Directeur départemental du Val-de-Marne et ses équipes. C’est un partenaire avec lequel nous œuvrons pour financer les offreurs de soins. La politique de vaccination a été l’occasion de découvrir un partenariat d’action, au côté de Mme La Préfète et de ses équipes. Chaque semaine, le comité opérationnel de vaccination était l’occasion de réunir les centres de vaccinations ambulatoires, l’ARS, la Préfecture et la CPAM pour partager des informations et écouter les acteurs de terrain. L’ouverture progressive des centres de vaccination a été accompagnée par les trois institutions qui avaient à cœur de soutenir les initiatives des professionnels de santé. Par exemple, la CPAM a facilité l’appropriation des mesures de rémunération en diffusant un memento qui récapitulait de façon synthétique les conditions de facturation pour les professionnels qui s’investissaient dans la vaccination. Il était régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’actualité très changeante sur cette période. Les médecins, les infirmiers, les pharmaciens, toutes les catégories autorisées à vacciner pouvaient retrouver une information personnalisée selon sa catégorie d’appartenance. Il était aussi important de donner des interlocuteurs bien identifiés à contacter quand les centres de vaccination avaient des questions à poser ou rencontraient des difficultés. Cette action coordonnée sur le territoire était essentielle dans un moment de crise sanitaire.
3 questions à Maud CALLEBOUT,Responsable du service Etablissements au PERA
Les différentes vagues covid ont eu des conséquences sur l’activité des établissements de santé, ont-ils bénéficié d’un accompagnement spécifique en 2021 pour compenser leur déficit de recettes ?
Effectivement, pour permettre aux établissements de faire face à l’épidémie du covid-19, un mécanisme de garantie de financement a été mis en place pour couvrir la part des frais d’hospitalisation, des actes et consultations pris en charge par l’Assurance Maladie, mais aussi la rémunération des médecins libéraux exerçant en cliniques privées. Ce dispositif mis en place dès le début de la crise a été prorogé pour 6 mois en 2021 et finalement reconduit en année pleine. Cette garantie de financement est fixée par l’ARS sur la base des recettes perçues dans l’année N-1 et versée par douzième par l’assurance maladie. S’agissant d’une garantie théorique de financement, elle fait l’objet d’un contrôle en 2 temps conduisant à une première régularisation provisoire en mai de l’année N+1 et une régularisation définitive en mars de l’année N+2. Selon le différentiel constaté entre la garantie de financement et les recettes réellement perçues par l’établissement sur l’exercice de référence, la caisse procède à un versement complémentaire ou constate une créance. Ce dispositif complexe, prorogé jusqu’à juin 2022, est particulièrement suivi par la CNAM, et nécessite une bonne coordination entre le PERA et la DCF afin de sécuriser les régularisations, et les écritures comptables qu’elles induisent. Par ailleurs, le dispositif de versement d’avances AMO a également été reconduit jusqu’en juin 2021 pour les établissements de santé privés qui en faisaient expressément la demande au regard de leurs difficultés financières. A ce titre, 16 établissements ont bénéficié d’une avance récupérable sur leurs flux de facturation, pour un montant total de 57 M€.
Au-delà des problématiques de facturation, comment les établissements ont-ils fait face aux coûts supplémentaires induits par la crise pour assurer la prise en charge des patients, renforcer les équipes, s’approvisionner en matériel spécifique, tester et/ou vacciner leurs personnels ?
De nombreux dispositifs dérogatoires de prise en charge en établissements de santé ou en structures médico-sociales mis en place en 2020, ont été reconduits en 2021, comme par exemple, le remboursement des taxis et/ou nuitées des personnels en renfort, la couverture du reste à charge des patients covid accueillis en hébergement temporaire dans des EHPAD à leur sortie d’hospitalisation, ou encore le remboursement des transports extra régionaux des patients transférés dans d’autres établissements que ceux de leur région d’origine. Toutes les conventions signées en 2020 ont donc été prorogées pour prendre en charge ces dépenses exceptionnelles. Par ailleurs, la caisse a signé 2 conventions avec des cliniques privées pour couvrir les dépenses liées au retour par avion dans les DOM/TOM de patients transférés en métropole au plus fort de la vague qui a frappé ces territoires l’été dernier. Sur la même période, une dizaine de professionnels de santé salariés de nos établissements ont été réquisitionnés par l’ARS pour renforcer les équipes médicales des établissements des DOM/TOM. Six nouvelles conventions ont été ou sont en cours de signature pour prendre en charge les dépenses supportées par les établissements dans ce cadre (rémunération avec majoration, indemnité complémentaire de réquisition, heures supplémentaires et frais de déplacement et d'hébergement). Enfin, des crédits spécifiques ont été versés par la caisse sur décision de l’ARS, pour couvrir les surcoûts liés la crise sanitaire.
Quel a été l’impact de la crise sur l’organisation de votre service ?
Vous l’avez compris, l’activité du service étant dépendante de celles des établissements, nous avons subi une baisse assez importante de nos entrées sur les six premiers mois de l’année. Cette situation nous a permis de mobiliser des collaborateurs en renfort sur certains processus de la caisse (EPTICA, Contact Tracing, contrôle des bordereaux de vaccination et des prestations). Parallèlement, la situation a mis en évidence la nécessité de nous engager dans un processus de dématérialisation de nos flux entrants. Le projet a été mené en lien avec le pôle des flux entrants, et permet désormais à toute l’équipe de bénéficier du télétravail. En ce sens, on peut dire que même si la crise a bousculé nos organisations, elle a eu un effet bénéfique sur notre mode de fonctionnement.
Données à retenir :
- Des garanties de financement apportées aux établissements de santé
- 16 établissements ont bénéficié d’une avance récupérable pour 57 millions d’euros
- Ouverture de crédits spécifiques pour couvrir les surcouts liés à la crise sanitaire :
- pour 3,6 millions d’euros pour les établissements de santé privés
- pour 9,7 millions d’euros pour les établissements publics
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La CPAM du Val-de-Marne a eu à cœur de soutenir et faciliter le travail des professionnels de santé, en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire. L’accompagnement des professionnels de santé et la satisfaction de ces derniers dans leurs rapports avec la caisse constituent des missions prioritaires de la CPAM du Val-de-Marne.
Des équipes dédiées à l’information et l’accompagnement se mobilisent au quotidien pour répondre à leurs besoins à chaque étape de leur vie professionnelle. Ils sont aussi des interlocuteurs privilégiés dès que les professionnels de santé ont des questions :
- les conseillers professionnels de santé (CPS-CPOS) interviennent sur tous les sujets relatifs à la facturation, soit en diffusant des supports pédagogiques soit en accompagnant de manière ciblée un professionnel en difficulté ;
- les délégués d’Assurance Maladie (DAM) portent des messages visant à améliorer les pratiques professionnelles, en lien avec les objectifs de soutenabilité de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie. Ils les informent sur les évolutions réglementaires et conventionnelles qui touchent leur activité professionnelle. En 2021, compte tenu du contexte sanitaire, les accompagnements n’ont pas eu lieu en cabinet mais à distance par visio-conférence. Les médecins, les infirmiers, les pharmaciens, et bien d’autres catégories de professionnels de santé, ont pu participer à des webinaires collectifs pour s’informer sur les dispositifs de déploiement des politiques de dépistage et de vaccination contre la covid ;
- les conseillers informatiques service (CIS) accompagnent l’informatisation des cabinets médicaux et le développement de l’usage des télé-services. En 2021, ils n’ont pas procédé à des accompagnements en cabinet mais ont développé l’accompagnement à distance pour guider les professionnels de santé dans l’usage des télé-services mis en place pour gérer les besoins liés à la crise sanitaire. Ainsi, le système d’information de dépistage, nécessaire à la sécurisation du dispositif par l’enregistrement systématique des résultats des tests pratiqués par l’ensemble des laboratoires et structures autorisés à réaliser le diagnostic de Covid-19 (SI-DEP), a joué un rôle majeur dans l’endiguement de la propagation du virus ;
- les techniciens des relations avec les professionnels de santé ont maintenu l’accueil et l’installation des nouveaux venus dans le métier. Ainsi en 2021, les accueils individualisés ont été assurés par visio-conférence, en coordination étroite avec l’Agence régionale de santé ;
- les conseillers d’assurance–maladie (C.A.M) jouent le rôle d’interface entre des assurés hospitalisés qui vont quitter l’établissement de santé pour une convalescence et les professionnels libéraux susceptibles de les prendre en charge. Ils portent les programmes de retour à domicile (PRADO) qui permettent d’offrir un cadre de vie agréable pour les patients tout en garantissant l’accès à des soins de qualité. Hors crise sanitaire, les CAM participent aux échanges directs avec les équipes soignantes de l’hôpital et présentent le programme de retour à domicile aux patients. En 2021, pour éviter les risques de propagation du virus, une organisation entièrement dématérialisée a été mise en place : les demandes ont été adressées par messagerie sécurisée et le contact avec les patients a été maintenu par téléphone. Cette année les C.A.M ont activement promu la visite à domicile des infirmiers libéraux qui permettaient d’apporter des conseils sur la bonne mise en œuvre des gestes barrières et réaliser des tests pour dépister la covid au sein des foyers.
La visite à domicile des infirmiers libéraux : regards croisés sur un dispositif
4 questions à Jean-Pierre GULCZYNSKI et Céline GUNTHER
En quoi consiste la visite à domicile des infirmiers libéraux ?
C.G, responsable du programme de retour à domicile : Dans le cadre de la lutte contre la covid-19 et de la stratégie « tester alerter protéger », il a été proposé à l’ensemble des patients testés positifs à la covid-19 dès début 2021, lors de l’appel contact tracing de l’Assurance Maladie, de recevoir la visite d’un infirmier libéral à domicile dans les 24-48h pour s’approprier les gestes barrières, identifier les besoins médicaux et sociaux des personnes du foyer et tester, le cas échéant, les autres membres qui vivent avec la personne positive à la covid.
Quelle a été la mobilisation des infirmier(e)s durant la période ? En quoi les conseillers d’Assurance Maladie ont contribué à cette mobilisation ?
C.G : Quand le dispositif a été mis en place, le taux d’acceptation des visites à domicile par les infirmier(e)s était inférieur à 50%. Moins d’une visite sur deux était prise en charge. Les conseillers d’Assurance Maladie - qui d’ordinaire s’occupent d’organiser les sorties d’hospitalisation et les retours à domicile des patients - ont été mobilisés pour favoriser un appariement entre les besoins de visite à domicile pour des patients positifs et les professionnels du territoire. Ils ont joint par téléphone les professionnels qui s’étaient déclarés favorables pour participer à cette initiative. Le contact téléphonique devait permettre de renseigner l’infirmier(e) volontaire sur la volonté du patient du bénéfice d’une telle visite et voir avec le professionnel ses disponibilités pour prendre en charge la visite. Cette démarche devait éviter les déplacements inutiles au domicile. Entre la mi-mars et décembre 2021, 11 627 patients testés positifs à la COVID19 ont bénéficié d’une visite d’un infirmier, d’une infirmière, à domicile. Dans 63% des cas, cette visite a été rendue possible grâce à un appariement automatique, c’est-à-dire la mise en relation du patient et professionnel de santé via une plateforme numérique. Dans 37% des cas, cette mise en relation s’est faite grâce à l’action d’un conseiller d’assurance maladie.
Comment êtes-vous parvenu à mobiliser les infirmiers libéraux du département sur cette démarche ?
J.P.G., responsable du pôle information et accompagnement des professionnels de santé : Pour que les opérations d’appariement fonctionnent, nous avons eu à cœur de sensibiliser les infirmier(e)s du territoire pour qu’ils s’impliquent pleinement. Pour ce faire, nous avons monté un webinaire en partenariat avec l’union régionale des infirmiers, c’est-à-dire l’instance qui représente la profession au niveau régional. Nous avions un interlocuteur dédié pour le Val-de-Marne. Cette démarche a permis de porter un message conjoint et de voir ensemble les difficultés de mise en œuvre qui pouvaient se poser, ainsi que d’identifier les besoins de la profession. Une trentaine de professionnels se sont connectés. Nous avons mis à disposition l’enregistrement des échanges pour les professionnels qui avaient des contraintes ce jour pour participer mais qui souhaitaient s’informer sur le dispositif. Ils ont pu retrouver le contenu d’une visite à domicile, les questions qui se posent, les échanges et les réponses apportées à un moment qui était compatible avec leur emploi du temps. Par ailleurs, les délégués d’Assurance Maladie ont contacté les cabinets d’infirmiers composés de plus de 4 infirmiers. Cette initiative venait compléter le webinaire pour promouvoir le dispositif de visite à domicile. Près d’une soixante de cabinets du département ont été contactés, soit près de 350 infirmiers. Ce contact téléphonique permettait une relation encore plus individualisée pour répondre aux questions qui se posaient et lever les réticences. On a pu constater que 110 rendez-vous supplémentaires avaient réalisés grâce à cette démarche.
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
J.P.G. : Dans cette démarche d’accompagnement et de promotion du dispositif, c’était important de tenir compte des contraintes des infirmiers pour organiser la communication. Ils étaient énormément sollicités pendant la crise, que ce soit sur la vaccination ou les dépistages. Ils continuaient par ailleurs à assumer les visites de leur patientèle. Nous avons cherché à multiplier les moyens de les contacter (par téléphone, en les invitant à une réunion à distance, par SMS) pour s’adapter à leur emploi du temps et être sûrs que notre message puisse les toucher.
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La crise sanitaire n’a pas empêché de soutenir les professionnels engagés dans des démarches de transformation en profondeur de l’offre de soins. La structuration de l’offre de soins reposant sur davantage de coopérations entre les professionnels de santé doit permettre d’éviter les ruptures de prise en charge et éviter les actes inutiles.
Pour répondre aux enjeux de santé et renforcer l’offre de soins de proximité, les structures d’exercice coordonné sont un des nouveaux modes d’exercice des professionnels de la santé. Rassemblés autour d’un projet de santé qui répond aux besoins d’un territoire, les professionnels mettent en place de nouvelles organisations et coopérations :
Les Maisons de Santé Pluri-professionnelles (MSP) Fin décembre 2021, 11 maisons de santé pluri-professionnelles avaient adhéré à l’accord conventionnel Interprofessionnel. Ces MSP ont des missions :
- d’accès aux soins (heures d’ouverture, soins non-programmés, diversification de l’offre de soins, missions de santé publique) ;
- de travail en équipe et de coordination (concertation et protocoles pluri-professionnels) ;
- de système d’information partagé.
Les Communautés professionnelles territoriales de Santé (CPTS) La CPTS a pour rôle de coordonner les acteurs de santé d’un même territoire qui souhaitent s’organiser, à leur initiative, autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes. Elles ont pour missions :
- d’améliorer l’accès aux soins, à travers notamment l’accès à un médecin traitant et la prise en charge des soins non-programmés ;
- d’organiser des parcours pluri-professionnels autour du patient ;
- de développer des actions territoriales de prévention ;
- de développer la qualité et la pertinence des soins
- d’accompagner les professionnels de santé sur le territoire.
En 2021, 4 CPTS sont signataires d’un accord conventionnel interprofessionnel : la CPTS de Champigny-sur-Marne, la CPTS de Sucy-Noiseau, la CPTS de Joinville Saint-Maur et celle de La Bièvre (Cachan, Chevilly-Larue, Fresnes, L'Haÿe-Les-Roses et Rungis).
3 questions à Camille PETER,référente des organisations coordonnées
À quoi sert un référent des organisations coordonnées ? En quoi est ce précieux ?
Le référent des organisations coordonnées (ROC) permet de favoriser le développement et le suivi des structures d’exercice coordonné. C’est-à-dire les initiatives des professionnels de santé pour travailler ensemble, s’associer avec des établissements de santé afin d’améliorer l’accès aux soins et les prises en charge des patients du territoire. Ce mode d’exercice a également vocation à faciliter l’exercice de la profession. Certains professionnels de santé parlent de l’exercice coordonné comme l’avenir des soins de premier recours ! On regroupe classiquement sous l’appellation exercice coordonné les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les maisons de santé pluri-professionnelles (MSP), les centres de santé et les équipes de soins primaires et spécialisés. Le ROC doit ainsi faire émerger de façon proactive les projets, développer des partenariats avec les acteurs du territoire et assurer le suivi de ces structures une fois qu’elles sont en fonctionnement.
En quoi est-ce un nouveau métier ?
Je dis souvent que le R.O.C doit détenir de nombreuses casquettes. Il doit avoir l’âme d’un commercial et savoir convaincre les professionnels de santé du territoire de porter un projet d’exercice coordonné ou d’adhérer aux initiatives du territoire. Il doit aussi avoir les qualités d’un chargé d’études du territoire, il connaît son territoire et réalise des diagnostics territoriaux. Il doit faire preuve de rigueur comme un chef de projet car il est garant du bon déroulement du projet et de son suivi. Enfin, et c’est un vrai plus, c’est bien qu’il détienne des connaissances dans l’actualité médicale : les enjeux, les difficultés rencontrées par les professionnels de santé pour pouvoir échanger avec eux. En ce sens, le métier de R.O.C est caractérisé par sa dimension stratégique (dans l’animation du territoire et la construction des projets), opérationnelle (dans le suivi concret du fonctionnement des structures) et surtout transversale. Il est en lien avec de nombreux services de la CPAM. L’ensemble de ses composantes en font un métier totalement unique !
Qu’est-ce que vous avez appris dans cette fonction ?
Le métier de ROC est passionnant ! Il est incroyable de se dire que nous contribuons, même à petite échelle, à la transformation du système de santé sur le territoire. Avoir été ROC m’a beaucoup appris sur la conduite de projet : pour pouvoir faire émerger des projets de CPTS sur le territoire en respectant les échéances, il convient d’être organisé, en proposant une méthodologie de projet adaptée. En tant que ROC, il convient d’être attentif aux besoins du territoire, qui seront intégrés dans les projets de santé des CPTS. Dès lors, je me suis plongée sur la presse médicale, les chiffres de santé du territoire, les actions déjà mises en place par l’ARS et la CPAM, afin de pouvoir recommander des pistes d’actions aux CPTS. Cette démarche intellectuelle captivante éveille la curiosité, d’autant qu’elle est inépuisable, les problématiques de santé du territoire sont nombreuses.
CHIFFRES CLÉS
11
maisons de santé pluri-professionnelles
26
contrats d’assistants médicaux signés
98
centres de santé
4
CPTS signataires d’un accord conventionnel interprofessionnel
10
projets de CPTS en préparation sur le territoire
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La préservation du système de santé nécessite de détecter et sanctionner les activités fautives et frauduleuses. En tant que Direction régionale de la lutte contre la fraude, la CPAM du Val-de-Marne coordonne l’ensemble des actions de lutte contre la fraude en Ile-de-France. Elle s’assure de la performance de toutes les caisses de la région en la matière.
En 2021, la CPAM du Val-de-Marne a détecté 4 401 874 euros au titre de la lutte contre la fraude (hors contrôles T2A) pour 235 dossiers ayant conduit à la réalisation d’une action contentieuse. Un quart de cette somme concerne des tentatives de fraudes (préjudice évité) qui n’ont pu prospérer grâce aux actions préventives mises en place par la caisse. La crise sanitaire, qui s’est poursuivie en 2021, a continué à avoir un impact sur l’activité de contrôle des caisses qui n’ont pu déployer tout au long de l’année leur méthode d’investigation auprès des assurés à l’instar des années précédentes ; même si cet impact est resté plus modéré qu’en 2020. Les contrôles fraudes réalisés sur 2021, menés à partir de signalements internes ou externes ou de programmes nationaux définis par la CNAM, ont concerné aussi bien les professionnels de santé que les assurés sociaux. Il faut noter qu’une large part de l’activité de contrôle a été consacrée à la mise en évidence des fraudes commises dans le cadre des dispositifs exceptionnels mis en place par le gouvernement pour lutter contre la pandémie. Dans ce cadre, la CPAM du Val-de-Marne a conduit des enquêtes sur :
- la production et l’usage de faux pass sanitaires Ces faux pass sont obtenus essentiellement soit par piratage du système informationnel mis en place pour l’enregistrement des vaccins et l’édition des pass via l’utilisation des cartes e-cps des professionnels de santé habilités à accéder au logiciel, soit grâce à la complicité d’un professionnel de santé ou de personnels embauchés dans les centres de vaccination qui établissent les faux. La CPAM du Val-de-Marne a en 2021 déposé deux plaintes pénales contre X dans le cadre de piratage de carte e-CPS de professionnels de santé intervenant dans des centres de vaccination. Un contrôle débuté en lien étroit avec le juge d’instruction et les services de police en 2021 à l’encontre d’un médecin donnera lieu à une suite contentieuse en 2022.
- sur les facturations par les professionnels de santé de tests antigéniques Les contrôles visent essentiellement les pharmacies qui peuvent facturer à deux titres : soit en qualité de fournisseur pour des professionnels de santé qui commandent des boîtes de tests antigéniques, soit en qualité d’exécutant des tests au profit d’assurés. Le pôle lutte contre la fraude a débuté en 2021 quatre contrôles dans ce cadre. L’un des contrôles a abouti à un dépôt de plainte pénale et ordinale en 2022 pour un préjudice total de plus de 3 millions. Les investigations se poursuivent dans les autres dossiers et donneront éventuellement lieu à des suites contentieuses en 2022.
Pour les assurés, les contrôles récurrents portant sur le bien-fondé de l’octroi d’un droit comme celui à la complémentaire santé solidaire, au versement d’indemnités journalières, ou à l’Aide médicale d’Etat ont permis de mettre en évidence des fausses déclarations de situation, la production de faux documents d’identité ou encore des faux arrêts de travail ou des cumul IJ/activité engendrant la fermeture du droit et la mise en place de suites contentieuses. Les actions de lutte contre la fraude aux trafics de médicaments ont été poursuivies, conduisant la caisse à agir à titre préventif en partenariat avec les autres caisses d’Ile-de-France et les pharmaciens pour stopper toute tentative de fraude et à titre répressif en déposant des plaintes pénales pour escroquerie.
Pour les professionnels de santé, les contrôles ont porté plus spécifiquement sur les centres de santé avec une spécialisation en ophtalmologie et les sociétés d’optique. Des contrôles ont également été menés sur des pharmacies mettant en évidence de la fausse facturation d’actes fictifs, ou bien encore sur des médecins spécialistes et dentistes.
90 % des actions contentieuses ont concerné des assurés. Pour ces derniers, le préjudice représente 31 % (soit 1 362 202 €) du montant total détecté. 69 % des préjudices déclarés par la CPAM sont liés à l’activité frauduleuse de professionnels de santé, tels que les pharmacies qui constituent à elles seules 27 % des sommes détectées. À noter enfin que le contrôle mené dans un cadre régional en partenariat avec la Cramif à l’encontre de sociétés d’optique a permis d’éviter de nouvelles facturations frauduleuses. Il a ainsi été estimé pour 3 sociétés d’optiques contrôlées, un préjudice évité de plus de 600 000 euros. La part des montants des préjudices évité et subi concernant les sociétés d’optiques est quant à elle de 21%.
CHIFFRES CLÉS
4,4
millions d’euros
détectés
235
dossiers
ont fait l’objet d’une suite contentieuse
31%
du préjudice détecté
concerne les assurés
69%
du préjudice détecté
concerne les professionnels libéraux
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