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La Seine-Saint-Denis reste le département le plus pauvre de la métropole (étude Insee publiée en mai 2021), le niveau de ressources annuel est inférieur à 17 740 €. 28,4 % des habitants ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Les dispositifs contre le non-recours et les aides financières de l’Assurance Maladie pour éviter que cette population vulnérable ne renonce à ses soins sont plus que jamais primordiaux.
dossier
CSS : la continuité des droits en crise sanitaire
Entrée en vigueur le 1er novembre 2019, la Complémentaire santé solidaire (CSS) a remplacé la CMU-C tout en s’étendant aux bénéficiaires de l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Son ambition : lutter contre le non-recours aux droits et aux soins des personnes aux revenus modestes, en leur proposant un service plus lisible.
La Complémentaire santé solidaire permet l’accès, sans reste à charge pour l’assuré, à une large gamme de soins. Elle est accessible sous conditions de ressources et ne coûte rien aux foyers qui étaient précédemment éligibles à la CMU-C. Pour les autres foyers éligibles, son prix varie de 8 à 30 € par mois maximum.
La crise sanitaire a continué d’impacter la gestion de la CSS
Comme en 2020, même si cela a été dans une moindre mesure, la gestion de la Complémentaire santé solidaire, en 2021, a été impactée par les mesures gouvernementales liées au contexte sanitaire, notamment avec l’ordonnance relative à la continuité des droits sociaux qui prévoyait la continuité des droits à la protection complémentaire en matière de santé (ordonnance n°2020-312 du 25 mars 2020 prorogée en octobre 2020).
Ainsi, la seconde campagne de prolongation automatique des droits complémentaires qui concernait tous les bénéficiaires (qu’ils aient ou non demandé le renouvellement, qu’ils soient ou non concernés par le renouvellement automatique, qu’ils aient ou non reçu une décision de refus) a été mise en œuvre par la CPAM. Les droits des bénéficiaires de la CSS, avec ou sans participation financière, qui arrivaient à échéance en janvier et février 2021 ont été prolongés de 3 mois, à compter de leur date d’échéance. 23 745 situations de cette nature ont été traitées.
Le report de charge en lien avec le dispositif dérogatoire de 2020 s’est poursuivi sur l’année 2021 avec une augmentation des entrées plus marquée notamment en mars, septembre, octobre et novembre. À fin décembre 2021, on comptabilisait 317 432 bénéficiaires couverts par la CSS, contre 347 802 un an plus tôt. Ce chiffre est important en Seine-Saint-Denis en raison du contexte socio-économique du département.
Des équipes mobilisées et des délais de traitement maitrisés
Le délai de traitement mensuel a été maintenu en deçà de 30 jours (hormis sur les mois de janvier et mai) et le délai cumulé sur l’année à 28,1 jours pour un objectif fixé à 31 jours. Les équipes se sont mobilisées pour conserver en 2021 les résultats obtenus fin 2020.
Par ailleurs, entre septembre et décembre, la CPAM a participé en tant que Caisse présérie aux tests concernant l’accrochage du Dispositif de Ressources Mensuelles (DRM) au traitement des demandes de CSS.
DRM : simplifier l'accès à la complémentaire santé solidaire
ℹ Le décret n°2021-1642 du 13 décembre 2021 vise en premier lieu à adapter les modalités de prise en compte des ressources des assurés au recours au dispositif de ressources mensuelles (DRM). Ce dernier permet de vérifier leur éligibilité à la CSS. Le dispositif de ressources mensuelles (DRM) permet aux organismes de sécurité sociale d’obtenir directement des informations sur la nature et le montant des revenus d’activité salariée et issus de prestations sociales versés aux assurés.
Ce dispositif simplifie les démarches des assurés, permet d’alléger la charge administrative de gestion et les coûts associés pour les caisses d’assurance maladie et de fiabiliser les déclarations de ressources pour l’attribution de la complémentaire santé solidaire.
La généralisation du DRM sur le territoire national pour les demandes de complémentaire santé solidaire est intervenue en janvier 2022.
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L’aide médicale de l'État (AME) s'inscrit dans le cadre de la lutte contre les exclusions. Cette protection s'adresse aux ressortissants étrangers en situation irrégulière et précaire. Elle ouvre droit à la prise en charge à 100 % de certains soins avec dispense d'avance de frais.
Entre 2020 et 2021, le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale de l’État en Seine-Saint-Denis a diminué de 9,5 % pour atteindre 45 593 fin 2021 (contre 50 358 fin 2020). Cette diminution s’explique par la réouverture des frontières post confinement et par la mise en place de la réforme décidée 2 ans plus tôt.
En effet, le régime de l'aide médicale de l'État a été remanié par la loi de finances pour 2020, qu'un décret du 30 octobre 2020 est venu compléter. En raison de la crise sanitaire, l'entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions, initialement prévue au 1er janvier 2021, a été reportée au 1er juin 2021 avec notamment l’obligation de dépôt physique des primo demandes. Un rendez-vous à l’agence AME de La Courneuve est depuis obligatoire, il permet de vérifier l’identité du demandeur et le contenu du dossier, d’informer le demandeur sur les offres « panier de soins » et sur la possibilité de recourir à un bilan de santé auprès du CES. 39 216 cartes AME ont été délivrées en 2021.TRAM AME : un travail reconnu
La démarche de Travail en réseau de l’Assurance Maladie (TRAM) encourage les mutualisations entre CPAM. Fin 2019, la CPAM 93 a été sélectionnée pour être l’un des 3 pôles nationaux AME, à l’instar des CPAM de Paris et des Bouches-du-Rhône.
En 2021, le nombre de bénéficiaires géré pour les 21 caisses partenaires s’est élevé à 63 135 personnes. Le pôle TRAM AME de Bobigny a reçu un total de 185 777 demandes, en moyenne près de 15 500 par mois, soit 750 dossiers reçus et traités par jour. Ces demandes ont été traitées dans un délai moyen de 20 jours. La répartition des demandes reçues a été la suivante :- Seine-Saint-Denis 43 % ;
- Val-de-Marne 19 % ;
- Grand Est (10 CPAM) 15 % ;
- Nord (9 CPAM) 14 % ;
- Seine-et-Marne 9 %.
Un audit de la Cour des comptes
ℹ En octobre, dans le cadre de la campagne de certification des comptes annuels de la CNAM, le pôle TRAM AME de Bobigny a accueilli la Cour des comptes pour un audit dans les locaux. La Cour a évalué la fiabilité des contrôles mis en œuvre par la CPAM, tant du côté comptable et financier, que du côté ordonnateur. La qualité du travail a été soulignée par l’auditeur.
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Absence de couverture maladie, difficultés avec les démarches administratives, renoncement aux soins pour raisons financières, relégation des problèmes de santé face aux urgences du quotidien ou absence de structures de soins à proximité… Mieux identifier les assurés en situation de difficulté avec le système de santé et la prise en charge médicale adéquate est au cœur de l’activité de la Mission accompagnement santé (MAS).
En 2021, le périmètre de la MAS s’est élargi pour accompagner les assurés au-delà des difficultés d’accès aux soins, sur les sujets de difficultés d’accès aux droits et au numérique :
- 1 529 assurés accompagnés dans leur accès aux soins ;
- 405 assurés accompagnés pour leur accès aux droits et/ou au numérique.
Les détections ont essentiellement été réalisées grâce à des actions « d’aller vers » et notamment via la participation de la Mission accompagnement santé à des actions de distribution alimentaire organisées par des associations. Les conseillers Accès aux soins de la MAS ont pu alors identifier les difficultés d’accès aux droits et aux soins des publics bénéficiant de ces distributions alimentaires et ainsi leur proposer un accompagnement attentionné.
Être à l’écoute des publics jeunes
La Mission accompagnement santé a participé aux forums de rentrée scolaire des universités Paris 8 et Paris 13, en octobre 2021, pour accompagner les étudiants dans leurs démarches d’accès aux droits. Les équipes de la CPAM ont répondu aux problématiques de 717 jeunes en 5 jours.
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Avec la protection universelle maladie, toute personne qui travaille ou réside en France de manière stable a droit à la prise en charge de ses frais de santé. La PUMa permet d’assurer la continuité de la prise en charge des dépenses de santé et de réduire les démarches administratives.
L’activité du service Droits de base, centrée sur l’ouverture des droits et l’accès aux soins des assurés et leurs bénéficiaires (affiliations, mutation inter régimes et coordonnées bancaires) a été marquée, en 2021, par une hausse de charge de 23,8 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est pour partie consécutive de la baisse des entrées en 2020 liée à la crise sanitaire. En effet, l’écart entre 2019 et 2020 n’était que de 11,2 %.
Si des mises à jour automatisées des fichiers ont réduit le poids de certaines activités, l’intégration de différents régimes ces dernières années (la mutuelle nationale des hospitaliers en avril 2021), le nombre réduit de téléservices « de bout en bout » et l’élargissement du champ du référentiel de contrôle PUMa ont contribué à cette hausse de charge. En 2021, plus de 51 300 contrôles ont été menés au titre des contrôles PUMa résidence et régularité.
Si ces entrées supplémentaires n’ont pas impacté les délais de traitement de façon significative, elles ont généré un accroissement du stock. Ce dernier a pu être réduit grâce à des ressources supplémentaires à disposition de juin à novembre 2021, et à l’investissement des agents qui ont veillé à la continuité des droits et à l’accès aux soins des assurés de la Seine-Saint-Denis dans un contexte sanitaire sensible.
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L'action sanitaire et sociale de l'Assurance Maladie permet de bénéficier d'une aide financière ponctuelle, en complément des prestations (remboursement des soins, indemnités journalières...) habituellement versées.
La commission chargée de leur attribution a examiné 2 343 demandes et a accordé 1 070 aides financières et prestations supplémentaires relatives au forfait hospitalier, aux séances d’ergo-psychomotricité, à l’orthodontie, aux prothèses auditives, à l’aide perte de revenus, à l’aide au loyer… pour un montant de 1 222 558 €. En 2021, le nombre de demandes a été en baisse mais le taux d’accords est resté stable, le montant global des engagements a lui augmenté (1 143 224 € en 2020).
Ainsi la CPAM a accordé 913 aides financières individuelles pour un montant total de 1 061 955 €. Au titre des prestations supplémentaires (P01 et P09), 157 accords ont été notifiés pour un montant global de 160 603 €.On relève certaines évolutions :
- l’impact de la mise en œuvre progressive du 100 % santé qui a contribué à une diminution des montants d’aides pour les prothèses dentaires et l’auditif ;
- le montant et le nombre des aides liées aux séances d’ergo-psychomotricité qui a encore progressé ;
- le montant et le nombre des aides liées aux pertes de ressources légèrement en hausse.
En termes de dépense, on note :
- des prises en charge de prestations exceptionnelles du type transports, orthèses crâniennes, grosses factures liées à des hospitalisations pour des montants importants ;
- l’augmentation du nombre et du montant des prises en charge de séances de psychothérapie et ergothérapie pour des enfants.
L’aide financière à l’acquisition d’une complémentaire santé (AFCS)
2 413 accords ont été donnés pour un montant de 685 076 €. Le dispositif s’adresse aux assurés ayant formulé une demande de CSS pour laquelle un refus a été notifié.
Le nombre de foyer éligibles est en forte augmentation par rapport aux années précédentes (+15,2 %). Le taux de non-recours à cette prestation d’aide financière reste très élevé (63 %). Le montant moyen versé par bénéficiaire est de 284 €.Les aides en faveur des personnes en situation de handicap
La CPAM de Seine-Saint-Denis participe au Fonds départemental de compensation du handicap. En 2021, celui-ci a accordé 116 aides pour un montant total de 121 384 €. Elles se répartissent principalement en aide au logement, à la communication, au transport et à la déambulation. D’autre part, des aides financières individuelles ont également été accordées. Au total 120 aides ont été accordées au titre du handicap, pour un montant total de de 134 067 €.
Des aides spécifiques au titre du maintien à domicile
Au titre du retour d’hospitalisation, 189 prises en charges ont été délivrées pour un montant de 197 223 €. 226 prises en charge PRADO (Programme d’accompagnement au retour à domicile) ont été demandées pour un montant total de 60 219 €. Le volet PRADO Personnes âgées a été déployé (prise en charge de 8h d’une aide à la vie à 100 %) auprès de 145 assurés.
56 prises en charges de soins palliatifs ont été délivrées pour un montant de 83 200 €.Subventions aux associations
Les subventions sont versées à des associations dont les actions en faveux des assurés de la Seine-Saint-Denis s’inscrivent dans les orientations de la politique d’action sanitaire et sociale de la CPAM.
En 2021, 147 100 € (+ 33 900 €) ont été versés à 16 associations œuvrant auprès de malades du cancer, de personnes diabétiques, d’enfants hospitalisés, de personnes vulnérables et démunies… L’augmentation intervenue a permis à de nouvelles associations de bénéficier de cette aide. -
L’année 2021 reste marquée par la crise sanitaire et les difficultés induites pour les assurés et pour l’organisme, dans le prolongement de l’année 2020. L’augmentation significative des saisines souligne le besoin pour les assurés de trouver de l’aide pour la résolution de leur dossier.
La médiation vise à rétablir le lien entre l’usager et l’Institution, elle considère la situation de l’usager dans sa globalité. Le nombre de saisines enregistrées et traitées en 2021 s’est élevé à 1 441, +21 % par rapport à 2020. 87 % d’entre elles ont été traitées en moins de 22 jours, contre 82 % en 2020. Cela permet de gagner 4 points sur les dossiers nécessitant plus d’un mois de délai de traitement (13 % en 2020) et traduit la volonté des agents d’investiguer rapidement en cas de situation complexe.
Canaux et motifs de saisine
66 % des demandes parviennent à la médiation par mail. Le nouveau canal proposé via le compte ameli se place en 2e position avec 22 % des entrées mais il est à noter que 78 % d’entre elles ont, en définitive, été réorientées car elles ne concernaient pas le champ de la médiation. 13 % arrivent à la CPAM 93 par courrier.
Les assurés constituent 97 % des requérants. Les revenus de substitution constituent toujours le motif principal (54 % pour 778 saisines) avec une hausse significative de 9 points, reflet de la situation de crise sanitaire et des nombreux arrêts de travail liés au Covid-19. Vient ensuite la gestion des bénéficiaires (27 %) ; les frais de santé représentent, quant à eux, 5 % des saisines.Par ailleurs, l’intégration des travailleurs indépendants dans le régime général a été évaluée par un audit mené par l’IGAS, Inspection générale des affaires sociales. La médiation a été amenée à y participer.
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