Accompagner les professionnels de santé
- Accueil
- Amélioration du système
Accompagner l’évolution des organisations et des pratiques des professionnels de santé tout en faisant face à la pandémie de Covid-19 : voilà les défis auxquels la CPAM des Deux-Sèvres a fait face en 2020. Pour y parvenir et garantir la pérennité du système de santé, les services en relation avec les professionnels de santé ont su s’adapter pour les accompagner, à distance et souvent dans des délais contraints. Retour sur cette année 2020 si particulière.
dossier
Informer et soutenir les nouveaux modes d’exercice coordonné
L’exercice coordonné permet de garantir aux patients l’accessibilité aux soins et d’offrir un cadre attractif d’exercice aux professionnels de santé, notamment dans les territoires caractérisés par une faible densité médicale. Sur la base d’un projet de santé commun, les professionnels forment ainsi une équipe de soins qui se coordonne pour fluidifier les prises en charge, échanger de manière sécurisée, garantir l’accessibilité et la continuité des soins et développer des actions de prévention.
Ces dernières années, le développement de l’exercice coordonné se décline sous différentes formes : Centre De Santé (CDS), Maison de Santé Pluridisciplinaires (MSP) et Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS).
Carte d’implantation des structures d’exercice coordonnée sur le département des Deux-Sèvres
Communauté d'agglomération du Niortais
1 centre de santé dentaires
2 centres de santé polyvalents
4 maisons de santé pluri-professionnelles
Communauté de communes Val de Gâtine
2 maisons de santé pluri-professionnelles
Communauté d'agglomération du Bocage Bressuirais
7 maisons de santé pluri-professionnelles
1 communauté professionnelle territoriale de santé
Communauté de communes du Thouarsais
1 centre de santé dentaire
5 maisons de santé pluri-professionnelles
1 communauté professionnelle territoriale de santé
Communauté de communes Airvaudais Val de Thouet
1 maison de santé pluri-professionnelles
Communauté de communes Parthenay Gâtine
1 centre de santé dentaire
2 maisons de santé pluri-professionnelles
Communauté de communes Haut Val de Sèvre
2 maisons de santé pluri-professionnelles
Communauté de communes Mellois en Poitou
1 centre de santé infirmier
3 maisons de santé pluri-professionnelles
Dans les centres de santé, les soins sont assurés par une équipe de soignants salariés qui peuvent être : en médecine, soins dentaires, kinésithérapie, etc., appuyée par une équipe administrative. Ils appliquent les tarifs conventionnés de l’Assurance Maladie et pratiquent le tiers payant. Le département compte six centres de santé, un infirmier, trois dentaires et deux polyvalents.
Une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) regroupe des soignants (médecins généralistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens, etc.) autour d’un projet commun de santé établi à partir d’un diagnostic de territoire. Les professionnels de santé d'une MSP exercent à titre libéral; ils peuvent être regroupés physiquement ou non sur un même lieu. L’Assurance Maladie via l’Accord Conventionnel Interprofessionnel (ACI) vient financer de façon pérenne et annuelle la coordination de ces structures. A ce jour, 25 MSP ont un projet de santé validé par la CPAM et l’Agence régionale de santé sur le département, et plusieurs projets sont à d’étude.
Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) regroupent les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser autour d’un projet de santé, pour répondre à des problématiques communes. Il s’agit de répondre aux besoins d’une population dans une logique de parcours et non plus seulement à l’échelle d’une patientèle comme dans une MSP. Il existe là aussi un Accord Conventionnel Interprofessionnel (ACI) qui permet un financement par l’Assurance Maladie selon le nombre d’habitants du territoire couvert. Sur le département, deux CPTS ont signé l’ACI sur le Bressuirais et le Thouarsais. D’autres projets sont en cours de construction sur le Niortais, la Gâtine, le Haut Val de Sèvres et le Mellois.
L’ambition partagée par la CPAM des Deux-Sèvres et l’Agence régionale de santé est une couverture de l’ensemble du territoire en 2022. C’est à la fois ambitieux et nécessaire pour répondre aux besoins de médecin traitant de la population et proposer des soins coordonnés et de qualité.
Témoignage
Dr Jacky Liaigre, président de la CPTS du Bressuirais
“Il y a 16 ans, dès notre installation dans des conditions difficiles par manque de généralistes sur tout le territoire, ma femme et moi, avons tenus à créer des liens avec d’autres professionnels : création d’un réseau de spécialistes et de paramédicaux, accueil de jeunes internes, groupe de pairs, mise en place d’une associations pluri-professionnelle puis une MSP à Moncoutant et maintenant la CPTS du Bressuirais.
L’objectif est de mieux comprendre le territoire, d’apporter du soutien aux professionnels, de mieux travailler avec le Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres, de construite une cohésion efficace dans nos soins partagés et d’utiliser toutes les ressources.
Le chantier est colossal, mais intéressant ! Je suis convaincu que la bonne santé du territoire tient aussi à un exercice confortable et serein des professionnels. La CPTS doit nous offrir la puissance pour trouver des solutions !
Pour convaincre les professionnels du territoire, l’enjeu est de favoriser la cohésion, l’harmonisation, la communication et le travail en équipe. Un seul mot d’ordre : l’efficience, ensemble !
À lire aussi
Cliquez sur les faits marquants pour les déployer
-
Si les délégués Assurance Maladie (DAM) ont l’habitude de rencontrer les professionnels de santé à leur cabinet, la crise sanitaire a mis en évidence la nécessité d'innover et d’adapter un nouvel accompagnement. Des évolutions qui s’appuient notamment sur les nouveaux outils de communication.
Les DAM sont les interlocuteurs privilégiés des professionnels de santé et des établissements de santé.
Avec la suspension des déplacements, les DAM ont dû rapidement imaginer et déployer une stratégie de communication proactive, personnalisée et multicanale pour accompagner et informer les professionnels de santé : appels téléphoniques, mailings personnalisés, visioconférences, webinaires zoom…
Plusieurs webinaires ont été animés sur les thématiques de la Covid-19 (le contact tracing, la délivrance des masques, les tests antigéniques, etc.) et cela pour différentes catégories de professionnels de santé (médecins, infirmiers, pharmaciens…).
L’appui des coordinateurs des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) a été un atout dans la réussite de cette action.
Le retour d’expérience des professionnels de santé est très positif. Ils ont notamment apprécié les capacités d’anticipation et d’adaptabilité dont on fait preuve les DAM pour maintenir le lien avec eux dans ce contexte de crise sanitaire. La mise en œuvre de ce nouvel accompagnement a été possible grâce au travail de l’équipe DAM. -
Remboursée par l’Assurance Maladie depuis 2 ans, la téléconsultation connaît un essor spectaculaire, accéléré par la crise sanitaire conduisant les professionnels de santé à modifier les modes de prise en charge des patients. La téléconsultation est ainsi devenue une composante essentielle de l’offre de soins sur le territoire.Au premier semestre 2020, le nombre de téléconsultations facturées à la Caisse d’Assurance Maladie des Deux-Sèvres a explosé : il est passé de 81 actes en février 2020 à près de 23 000 en avril de la même année pour se situer à 53 550 actes à la fin de l’année.
Pour faire face au contexte épidémique sans précédent, les pouvoirs publics ont mis en place, à titre transitoire, des mesures dérogatoires pour faciliter l’accès à cette pratique : le remboursement à 100 % et la possibilité de faire une téléconsultation par téléphone dans certains cas spécifiques. Une partie de ces dérogations ont d’ailleurs été prolongées jusqu’à la fin de l'état d'urgence sanitaire.
Les objectifs de la téléconsultation, tels qu’identifiés en 2018, ont trouvé un écho particulier avec les enjeux majeurs de la crise sanitaire: faciliter l’accès de tous à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire, simplifier le suivi des patients dans un contexte d’augmentation des pathologies chroniques ; améliorer la qualité de vie des patients et la prise en charge des assurés. -
En raison de l’épidémie de Covid-19, le déploiement du Dossier Médical Partagé (DMP) a été brutalement freiné en 2020. L’interdiction d’organiser des événementiels a obligé l’Assurance Maladie à imaginer et déployer un nouvel accompagnement pour assurer la promotion de cet outil.
Véritable carnet de santé numérique, le DMP répond à un enjeu de santé publique : il permet de disposer de la bonne information, au bon moment, où que l’on se trouve. Pour les professionnels de santé, c’est le gage d’une meilleure prise en charge médicale des patients et, pour ces derniers, l’assurance d’une meilleure qualité et d’une plus grande sécurité des soins qui leur sont prodigués.
En 2020, l’action de la Caisse d’Assurance Maladie des Deux-Sèvres s’est principalement portée sur l’un des enjeux clés du déploiement du DMP, à savoir son alimentation.
Pour cela, la caisse a participé à plusieurs webinaires en partenariat l’Agence régionale de santé (ARS) et le Groupement d’Intérêt Public (GIP) ESEA. Ce dernier est chargé d’assurer le développement de la e-santé sur la Région Nouvelle-Aquitaine. Ces réunions collectives ont permis de sensibiliser les personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) à l'alimentation des DMP.
L’accompagnement des établissements de santé et des médecins traitants sur le volet de l’alimentation des DMP s’est poursuivi. Les laboratoires du département sont quant à eux opérationnels. Si l’assuré a donné son accord, les résultats de biologie viennent automatiquement alimenter le DMP de l’assuré.
Près de 50 000 deux-sévriens ont ouverts leur DMP, fin 2020. -
Au début de l’épidémie de coronavirus et afin de protéger les soignants prioritaires, le gouvernement a décidé de recourir au stock État en masques de protection. La répartition de ces stocks a été confiée à l’Assurance Maladie qui a mis en place une stratégie de gestion et d’utilisation.Ce dispositif s’appuyait sur les pharmaciens en charge d’assurer la délivrance auprès des professionnels de santé. La Caisse d’Assurance Maladie des Deux-Sèvres a ainsi assuré le suivi de leur distribution.
Cette action, coordonnée à l’échelle nationale, a permis de répondre aux besoins des soignants (médecins, infirmiers, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, dentistes et pharmaciens) qui, en première ligne, ont accueilli et pris en charge des malades su ou confirmés du Covid-19.
Dans un second temps, la distribution a été étendue aux établissements de santé, puis aux autres professionnels de santé ( transporteurs sanitaires, prestataires de service, etc.), et enfin à ceux des secteurs sanitaires et médico-sociaux.
Le plan Santé 79 émane de la volonté d’élus du département d’agir pour améliorer la démographie médicale du territoire et renforcer son attractivité auprès des professionnels de santé. Il va permettre d’initier, fédérer et suivre des actions pour les 3 prochaines années.Bâti en concertation avec l’ensemble des partenaires du secteur, il a été voté, à l’unanimité, par les élus le 25 janvier 2021.
Ce plan a pour principe la co-construction et le co-pilotage afin de créer du lien, du partage et des échanges entre les différents acteurs, chacun dans ses compétences propres. La Caisse d’Assurance Maladie, l’Agence régionale de santé, le Conseil départemental de l’ordre des Médecins, les collectivités territoriales, les coordinateurs des contrats locaux de santé, tous se sont engagés dans la construction d’une stratégie pour pérenniser et renforcer la présence de professionnels de santé en Deux-Sèvres.
Le Plan Santé 79 s’articule autour de 4 axes :
- Agir en faveur de l’attractivité territoriale afin d'attirer et de retenir les professionnels de santé et leur famille dans les Deux-Sèvres.
- Améliorer le quotidien des professionnels de santé en leur proposant les conditions d'exercice qu'ils recherchent.
- Favoriser la recherche et la formation.
- Renforcer la collaboration et la coordination des acteurs institutionnels en organisant, simplifiant et synthétisant les démarches.
Ce projet d’actions ambitieux permet de créer un écosystème favorable aux installations. Un plan pour lequel, la mobilisation collective et la coordination permanente permettront d’agir efficacement tout au long de la carrière des professionnels de santé.Évolution de l'effectif infirmier et des dépenses
Évolution des dépenses annuelles
2014 : 6,2 millions d'euros
2015 : 11 millions d'euros
2016 : 13,5 millions d'euros
2017 : 16,9 millions d'euros
2018 : 20,5 millions d'euros
2019 : 39,5 millions d'euros
2020 : 50,5 millions d'eurosÉvolution de l'effectif infirmier
2014 : 48,4 emploi temps plein
2015 : 143 emploi temps plein
2016 : 196,94 emploi temps plein
2017 : 267 emploi temps plein
2018 : 367 emploi temps plein
2019 : 642,76 emploi temps plein
2020 : 700 emploi temps pleinL’Association Asalee, dont le siège est dans les Deux-Sèvres, a mis en place un dispositif d’accompagnement sur la base d’une coopération entre des médecins généralistes et des infirmiers délégués à la Santé Publique. Il propose un accompagnement individuel, par un infirmier spécifiquement formé, de patients atteints de maladies chroniques au sein de cabinets médicaux.
Spécifiquement formés, les infirmiers d’Asalee interviennent, dans le cadre d’un protocole de coopération. Ce dernier permet des délégations d'actes ou d'activités des médecins généralistes vers les infirmiers. Il couvre le suivi du patient diabétique de type 2 et du patient à risque cardiovasculaire, le dépistage de la broncho-pneumopathie chronique et la consultation de repérage des troubles cognitifs chez les personnes âgées.
La Caisse d’Assurance Maladie des Deux-Sèvres est caisse pivot nationale pour le déploiement de l’activité de l’association Asalee. Elle a donc pour mission de verser les dotations annuelles sur la base des justificatifs de l’association. Compte tenu des montants financiers en jeu, l’association est auditée chaque année par la direction comptable et financière de la CPAM des Deux-Sèvres afin de s’assurer de la régularité des dépenses et de la sincérité des comptes. Le rapport d’audit est adressé au Ministère des Solidarités et de la Santé ainsi qu’à la CNAM.
Pour l’année 2020, l’association a été financée sur la base de 700 emplois temps plein infirmiers, déployés sur l’ensemble du territoire. L’effectif a fortement progressé pour rapport à l’année 2019 (+ 9 %). Le montant des dépenses suit l’évolution de l’effectif infirmier, il s’est élevé à près de 46 millions d’euros en 2020.
Youtube est désactivé. Autorisez le dépôt de cookies pour accéder au contenu