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En 2020, le coronavirus a changé nos vies, il a également fait évoluer les missions de l’Assurance Maladie. Avec la stratégie « Tester, alerter, protéger » qui vise à limiter la circulation du virus, une nouvelle activité de « Contact tracing » a vu le jour. L’enjeu est de taille, arrêter au plus vite les chaînes de transmission du virus.
dossier
Covid-19 : au cœur de la lutte contre le virus, le dispositif de Contact tracing
Depuis mi-mai 2020, aux côtés des professionnels de santé et de l’Agence Régionale de Santé, l’Assurance Maladie joue un rôle majeur dans la stratégie de lutte contre la propagation de la Covid-19. La stratégie mise en place par le Gouvernement pour enrayer l’épidémie s’articule autour du triptyque Tester, Alerter, Protéger (T.A.P).
L’Assurance Maladie contribue au deuxième pan de cette stratégie, avec le Contact tracing. L’Agence régionale de santé (ARS) prend le relai en cas de situation complexe ou de contamination d’ampleur (nombre très important de cas ou établissements de santé, écoles…).
Les fondamentaux du contact tracing, activité assurée par l’Assurance Maladie :
- S’assurer que tout patient testé positif est enregistré dans le système d’information « Contact Covid » et recenser, pour chaque personne détectée positive à la Covid-19, l’ensemble des personnes avec qui elle a été en contact rapproché,
- Appeler tous les cas contacts pour les informer, leur présenter les consignes sanitaires et leur donner les informations nécessaires au dépistage (lieux de prélèvement, date de réalisation du test) ainsi que sur leurs droits (arrêts de travail),
- Identifier et mettre à l’isolement, le plus rapidement possible, les personnes potentiellement malades et contagieuses,
- Repérer les besoins éventuels d’accompagnement social,
- Signaler les clusters potentiels à l’ARS.
Du 13 mai au 31 décembre 2020, la plateforme contact tracing de la CPAM Seine-Saint-Denis a accompagné 226 087 personnes afin de casser les chaînes de contamination et lutter contre la propagation du virus.
Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre | Total | |
2020 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | |
Appels entrants | 786 | 932 | 1 738 | 5 123 | 9 466 | 14 655 | 9 153 | 10 856 | 52 709 |
Appels sortants | 1 495 | 1 453 | 3 636 | 12 069 | 26 806 | 66 086 | 41 287 | 20 546 | 173 378 |
Total 2020 | 2 281 | 2 385 | 5 374 | 17 192 | 36 272 | 80 741 | 50 440 | 31 402 | 226 087 |
Les compétences diversifiées en langues étrangères de la plateforme de la CPAM 93 sont mises à disposition de l’ensemble des plateformes Contact tracing de France. À la CPAM de Seine-Saint-Denis, des agents parlent notamment l’arabe, l’anglais, le turc, le tamoul, l’espagnol, le portugais, le polonais.
Extrait de l’article « Seine-Saint-Denis : du soninké au mandarin, les agents de la CPAM pistent le Covid dans 34 langues », Elsa Marnette, Le Parisien – 30/03/2021
“« À Bobigny, les agents de la plate-forme de « contact tracing » de l’Assurance maladie peuvent parler 34 langues étrangères. Un atout supplémentaire dans la lutte contre le virus.
Si vous habitez la Seine-Saint-Denis, que vous avez été testé positif au Covid-19 ou que vous êtes cas contact, l'un d'entre eux vous a certainement appelé. Au siège de la caisse primaire d'assurance maladie 93 (CPAM) à Bobigny, 180 à 220 agents travaillent sur la plate-forme de « contact tracing », dans une course contre le virus et contre la montre.
« On est en état de crise donc on met tous nos moyens pour prévenir les patients dans les quatre heures » une fois le résultat du test connu, indique Marie Lafage, directrice de la gestion du risque à la CPAM 93. Répartis derrière des vitres en Plexiglas, face à leur ordinateur, les agents enchaînent les appels, entre 3 500 et 4 000 à eux tous, chaque jour durant la semaine dernière. Une grosse partie de leurs collègues sont en télétravail. Tous sont chargés d'expliquer au malade la démarche à suivre, ils lui demandent les personnes qu'il a rencontrées, susceptibles d'entrer dans la définition, « très précise », de cas contact.
« M'entendre dans leur langue, ça les met en confiance »
Ces agents recrutés en CDD, parfois embauchés à l'issue de leur contrat, sont nombreux à maîtriser une langue étrangère. Anglais bien sûr, mais aussi mandarin, turc, bambara, soninké, peul, tamoul... Au total, 34 langues sont parlées sur le plateau. « Dans cette salle, quand on écoute, on se sent à Babel », fait remarquer Mariusz Wawrzyniak, responsable de la plate-forme de « contact tracing ».
Arthur, qui parle mandarin, est très demandé. Guylain, lui, maîtrise bien l'anglais. Il explique à un habitant de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), testé positif, qu'il doit respecter dix jours d'isolement et peut récupérer des masques gratuits à la pharmacie. « Il était très réceptif et n'a pas beaucoup discuté l'isolement. Il posait plein de questions mais plus parce qu'il était content de parler anglais », commente l'agent.
Chaque jour, lui et ses collègues appellent 40 à 50 patients en langue étrangère dans toute la France. « Beaucoup sont étonnés, raconte Clara, qui passe les coups de fil en langue turque. Ils ont beaucoup de questionnements sans réponse, alors m'entendre dans leur langue, ça les met en confiance, ça les aide à s'exprimer. »
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La crise sanitaire débutée en mars 2020 avec la fermeture totale au public pendant 3 mois a fortement impacté l’activité prévisionnelle. La reprise d’activité, exclusivement sur le site principal de Convention, s’est faite avec un nombre restreint de consultants accueillis.
Au 1er trimestre 2020, le CES a poursuivi sa stratégie de déclinaison de son offre de service adaptée aux populations éloignées du soin. De mai à novembre, ses effectifs et ses locaux ont été totalement ou partiellement consacrés au contact tracing. Ainsi, le CES s’est adapté au contexte sanitaire expérimentant pendant le premier confinement, de nouvelles méthodes d’approche pédagogique à distance auprès de 3 cohortes de populations exposées à un risque accru lié à cette situation :
- observance médicamenteuse, équilibre alimentaire et maintien de l’activité physique chez des consultants diabétiques ayant participé à une session d’éducation thérapeutique : 174 consultants accompagnés ;
- aide au sevrage tabagique de consultants suivis en 2019 en risque de rechute : 240 consultants contactés ;
- suivi d’orientation à l’issue de l’EPS : 6 consultants suivis.
Ces approches expérimentales ont été maintenues à la réouverture des locaux, en les couplant aux examens de prévention en santé. Les accompagnements pédagogiques à l’EPS (éducation en santé, éducation thérapeutique) ainsi que l’aide au sevrage tabagique ont été adaptés au contexte sanitaire.
Focus sur l'accompagnement des patients diabétiques
166
personnes diabétiques - dont 61 dépistages - ont bénéficié d'un examen de prévention en santé69
diabétiques de type 2 ont été inclus dans le dispositif d'éducation thérapeutique du patient (ETP) -
En adaptant sa stratégie de recrutement aux populations éloignées du soin, en s’inscrivant dans le maillage médico-social du département, et en participant aux dispositifs institutionnels de détection des situations de renoncement, le CES contribue à la réduction des inégalités d’accès à la prévention et au soin.
Au bénéfice des mineurs isolés, le partenariat entre le CES et le SPAS (service de prévention et des actions sanitaires) du Conseil Départemental s’est poursuivi pour proposer une action conjointe de dépistage aux jeunes pris en charge par la CAMNA (Cellule d’accueil des mineurs non accompagnés, récemment créée pour coordonner la prise en charge de cette population particulièrement vulnérable). 61 jeunes ont été accueillis, avec orientation coordonnée vers le soin pour les dépistages le nécessitant (tuberculose, VIH, hépatites, infections à chlamydia,…).
Pour les 16-25 ans, dans le cadre du dispositif Garantie Jeunes, le partenariat a concerné 10 missions locales sur les 14 du département. Il a permis de proposer à 949 jeunes une approche personnalisée de la santé (consultations individuelles couplées à une approche pédagogique collective d’éducation en santé).
Enfin, en partenariat avec le service de médecine préventive universitaire, 108 étudiants des universités Paris 8 (Saint-Denis) et Paris 13 (Villetaneuse et Bobigny) ont bénéficié d’un EPS (examen de prévention en santé) sur leur lieu d’étude.
Actions vers les publics vulnérables
2 713
examens de prévention1 001
vaccinations168
frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus215
kits de dépistage du cancer colorectal distribués
Hors ses murs, le CES a réalisé 238 consultations sur 13 sites du département.
45 entretiens ont été réalisés dans le cadre de PLANIR et 98 situations de renoncement aux soins détectées. -
La crise sanitaire a particulièrement exposé l’activité de l’Assurance Maladie et avec elle, les caisses primaires d’Île-de-France. De plus, localement, le besoin de communiquer auprès des assurés pour les accompagner a été fort, les journaux municipaux ont relayé efficacement les informations utiles.
Contacter l’Assurance Maladie en période de confinement, organisation du contact tracing, réouverture de ses accueils, boom de la téléconsultation… la CPAM 93 a diffusé différents communiqués de presse à l’échelle du département. De nombreuses communes ont repris ces informations sur leur site internet ou dans les pages de leur magazine (Le Journal de Saint-Denis, Le Montreuillois, Bonjour Bobigny, magazine d'Épinay-sur-Seine, de La Courneuve, de Neuilly-Plaisance…).
Mais la CPAM 93 a également été sollicitée par des médias nationaux, Aurélie Combas-Richard a ainsi pris la parole à de nombreuses reprises pour France 2, Libération, Le Monde, Europe1…Certains reportages sont toujours consultables en ligne :
Pour casser les chaines de contamination, "c'est une course contre la montre"
Nathalie Raulin - Libération, 13/05/2020
Covid-19 : les enquêteurs de l'Assurance maladie pour casser les chaînes de contaminations
France 2, JT 20 heures, 16/05/2020
En Seine-Saint-Denis, la brigade "anti-Covid" s'active face à la hausse des contaminations
Caroline Baudry - Europe 1, 11/08/2020Extraits
Le Monde : Coronavirus : l’Ile-de-France va rester une zone « rouge » pendant probablement plusieurs semaines - 17 et 18 mai 2020, article de Denis Cosnard et Chloé Hecketsweiler
“Extrait : « En Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus touchés par l’épidémie de Covid-19, les modélisations prévoyaient entre 90 et 130 nouveaux cas au 11 mai. Le travail minutieux d’enquête est confié à une équipe de 174 collaborateurs, avec une « réserve » de 50 personnes supplémentaires au cas où. (…) Le timing pour les enquêtes est très serré : « Tous les dossiers doivent être bouclés dans les 24 heures », estime Aurélie Combas-Richard, directrice générale de la CPAM d’Ile-de-France. « On repasse avec chaque patient zéro le film des jours précédents : les lieux qu’ils ont fréquentés, les collègues qu’ils ont pu croiser au travail, les commerces fréquentés », détaille-t-elle. Le 15 mai, 23 « patients zéro », et 29 personnes de leur entourage ont été contactés.
En Seine-Saint-Denis, département multiculturel, l’appel pourra avoir lieu dans douze langues différentes, selon les compétences identifiées à la CPAM : arabe, peul, bambara, tamoul… La bonne compréhension des instructions, ainsi que l’adhésion au dispositif, est clé pour prévenir une reprise de l’épidémie. Dans leurs prévisions, les autorités estiment qu’il faudra être capable d’identifier 75 % des nouvelles personnes infectées pour casser les chaînes de transmission. Les « cas contacts » sont invités à se confiner et à réaliser un test de dépistage plusieurs jours après l’exposition au virus. Trois mois après le début de l’épidémie, tout ne va pas de soi. « Nous avons dû réexpliquer à une patiente testée positivement qu’elle ne pouvait pas continuer à travailler, même en portant un masque », relate Aurélie Combas-Richard. »
Le Monde : Coronavirus : après 10 jours de contact tracing, les enquêteurs de l’Assurance maladie ne voient pas arriver de rebond - 23 mai 2020, Elisabeth Pineau et Chloé Hecketsweiler
“Extrait : « En Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus touchés par l’épidémie de Covid-19, les modélisations prévoyaient entre 90 et 130 nouveaux cas au 11 mai. Le bilan est bien inférieur avec seulement 800 enquêtes réalisées depuis la mise en place du contact tracing. Les enquêtes téléphoniques sont depuis jeudi complétées par une approche de terrain : une équipe s’est rendue dans le quartier du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois pour proposer à tous ceux qui auraient « un doute » une consultation avec un médecin et un dépistage. « Cinquante-cinq tests ont été réalisés pour cette première journée », se félicite Aurélie Combas-Richard, directrice de la CPAM du 93, en précisant que ce dispositif piloté par l’ARS serait étendu à d’autres communes de Seine-Saint-Denis.
L’accent a aussi été mis sur l’accompagnement des personnes qui ne seraient pas en mesure de s’isoler à leur domicile. « Nous avons eu le cas d’un malade qui dormait dans sa voiture pour ne pas contaminer sa famille, relate Aurélie Combas-Richard. Nous avons transféré son appel à la cellule isolement de la préfecture afin qu’une solution d’hébergement lui soit proposée. » L’hôtel B & B de la Courneuve, qui compte 100 chambres, a ainsi été réquisitionné pour accueillir les malades ou leur famille pendant la période de quarantaine. » -
Le contexte lié à la Covid-19 a contraint à modifier les interventions en prévention avec l’interruption des actions en présentiel, des examens de prévention en santé et la diminution des actions partenariales. Néanmoins les dépistages se sont poursuivis tout comme le suivi du programme MT’dents.
De mai à novembre 2020, l’équipe a été mobilisée sur le contact tracing. Le service Prévention a donc été contraint d’innover pour assurer ses missions à travers des actions « d’aller vers » les assurés, les professionnels de santé et les partenaires à l’image des campagnes d’appels sortants pour promouvoir le dépistage organisé des cancers du sein, de l’utérus et colorectal des assurés éligibles.
Le partenariat avec l’antenne séquano-dionysienne du Centre Régional de Coordination des Dépistages des cancers (CRCDC) s’est intensifié. De nombreuses actions de sensibilisation ont été maintenues, notamment dans les espaces d’accueil (Mars bleu, Octobre Rose). L’édition d’une invitation sur place (remise du bon de prise en charge) a permis d’accompagner davantage d’assurés vers la réalisation de ces actes.Avec MT’dents, l’Assurance Maladie offre un rendez-vous chez le dentiste, pris en charge à 100 %, tous les trois ans aux enfants de 3, 6, 9 et aux jeunes de 12, 15, 18, 21 et 24 ans. De plus, des actions de sensibilisation se sont déroulées dans 49 classes de CP situées en zones défavorisées et réparties sur les communes d’Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, La Courneuve, Clichy-sous-Bois, Montfermeil et Villetaneuse. Ce sont ainsi 1 113 enfants qui ont bénéficié de ces actions en classe. La CPAM a également assuré l’accompagnement des parents via des relances téléphoniques entre décembre 2019 et juillet 2020, ce qui a porté le taux de recours au chirurgien-dentiste à 70 %.
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L’éducation à la santé (EPS) a pour objectif de faire adopter des comportements favorables à la santé. Il s’agit donc d’agir essentiellement sur les déterminants comportementaux de la santé.
L’EPS a pour objectif de contribuer à la réduction des inégalités dans l’accès à la santé et requiert une participation active des assurés. En plus des ateliers collectifs « Parcours maternité » et « Moi(s) sans tabac », la CPAM de la Seine-Saint-Denis a initié ces dernières années deux programmes uniques en France.
« Dites non au diabète », ce programme, déployé uniquement en Seine-Saint-Denis, dans le Bas-Rhin et à la Réunion consiste à accompagner sur 2 ans des assurés âgés de 45 à 70 ans afin de prévenir l’apparition d’un diabète de type 2 à travers des sessions collectives sur l’alimentation, l’activité physique et le volet psychosocial animées par des coachs experts. C’est le médecin traitant qui détecte, informe et oriente son patient vers le dispositif.
En 2020, on en enregistré l’inscription de 420 médecins généralistes tandis que 265 personnes ont participé aux ateliers sur le territoire de la Seine-Saint-Denis en présentiel puis à distance.La « Mission Retrouve ton Cap » poursuit l’objectif de permettre, grâce à la mise en place d’un forfait spécifique, une prise en charge pluridisciplinaire précoce des enfants de 3 à 8 ans à risque d’obésité. Ce programme de prévention de l’obésité infantile de 3 ans à 8 ans est expérimenté en Seine-Saint-Denis, dans les Hauts-de-France et à la Réunion. Cette prise en charge prescrite par le médecin traitant repose sur trois volets : alimentation, activité physique et accompagnement psychologique. En Seine-Saint-Denis, 15 structures assurent l’accompagnement de 405 enfants et de leur entourage jusqu’en 2022.
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