L’impact sur les activités traditionnelles

Alpha, Beta, Gamma, Omicron, variants : ces mots sont sur toutes les lèvres en 2021.

Présent dès la fin Décembre 2020 sur le territoire français, le variant Alpha (autrement appelé britannique) s’installe durablement jusqu’à l’été 2021. Dans la Vienne, le pic de ce variant se situe au printemps : 4 000 patients 0 et 14 400 personnes contact contactées en avril par la Plateforme Contact Tracing, créée en Mai 2020.

L’essoufflement de la pandémie constaté en Juin a permis d’instaurer une nouvelle stratégie : le retro tracing. En combinaison avec le Tracing dit classique concentré sur les cas contacts, le retro tracing remonte à la source des chaines de contamination via le patient 0 afin d’en briser l’essor. Mis en place dans la Vienne dès le 15 Juin, il engage les 60 téléconseillers de la Plateforme à mener, pendant cette « respiration » virale, des investigations méthodiques et coordonnées.

Le variant Delta surgit au cours de l’été et rebat les cartes. Le 28 Juin, il devient majoritaire dans la Vienne. L’accalmie de septembre n’est qu’un court répit : 930 patients 0 et 4 400 personnes contact contactées. Delta s’installe durablement et finit par cohabiter avec son cousin Omicron en décembre. Un mélange détonnant qui fait exploser les taux de contamination dans la Vienne : 7 043 patients 0 et 13 733 personnes contact contactées.

Ce rebond épidémique inédit et soudain a modifié les stratégies de Tracing : alerter plus vite, en masse. Dès octobre pour les cas contact avec un schéma vaccinal complet en décembre pour les patients 0 et les PC non vaccinés, ce sont des envois quotidiens de SMS qui diffusent les consignes sanitaires (isolement, gestes barrières...).
Ainsi, du lundi au dimanche, jours fériés compris, les collaborateurs de la CPAM de la Vienne, de la CAF 86 et de la MSA du Poitou ont œuvré à « tracer » sans relâche près de 30 000 patients 0 et près de 97 000 personnes contacts.

A partir d’avril 2021, la CPAM a été mobilisée pour la campagne de vaccination contre la COVID-19 et plusieurs services ont été mis à contribution : le Centre d’Examens de Santé et la mission accompagnement santé, notamment.

Plusieurs actions ont été mises en place afin d’aller vers les publics non vaccinés. Ainsi, des campagnes d’appels sortants ont été réalisées dans les territoires identifiés comme les moins vaccinés, pour accompagner les personnes dans la prise de rendez-vous au plus proche de leur domicile.

En complément, les conseillères de la Mission Accompagnement Santé, 5 intérimaires, des Conseillers assurance maladie et des agents de la cellule contact tracing ont réalisé + de 1 500 appels sortants vers les personnes de plus de 75 ans, dans un premier temps, puis vers les publics fragiles, tous âges confondus, ensuite.

En 2021 une partie des effectifs du Centre d’Examens de Santé a poursuivi sa participation au contact tracing mais en plus, le CES s’est transformé en centre de vaccination et a réalisé 16 520 vaccinations COVID dans ses locaux et à l’extérieur, par exemple dans le bus affrété par la radio Skyrock en partenariat avec la Préfecture, l’ARS et la mairie de Poitiers, ainsi qu’au secours populaire et aux restos du cœur.

Les examens de prévention en santé traditionnels ont pu reprendre au dernier trimestre de l’année 2021 avec 1092 examens de prévention réalisés.

Les aides financières aux professionnels de santé

En miroir des aides accordées par l’Etat aux entreprises, face à la baisse d’activité des professionnels de santé observée pendant le premier confinement en 2020, une indemnisation avait été mise en place, afin de couvrir une partie de leurs charges fixes et limiter leurs éventuelles pertes de revenus (dispositif d’indemnisation pour perte d’activité - DIPA).

L’aide avait fait l’objet dans un 1er temps d’une avance de 80% du montant estimé sur la base des déclarations des professionnels. Le dispositif avait couvert 2 périodes, du 16 mars au 30 juin 2020 (DIPA 1) puis du 15 octobre au 31 décembre 2020 (DIPA 2) ; seuls les médecins libéraux exerçant en établissement et concernés par des déprogrammations étaient éligibles lors de la seconde période.

En 2021, les opérations de régularisations de la 1ère période (du DIPA 1) ont été effectuées par l’Assurance Maladie, sur la base de l’activité réelle facturée par les professionnels de santé. Ces opérations ont conduit à verser des compléments, mais aussi à notifier des trop perçus.

Les compléments versés au titre de la régularisation de la 1^ère période représentent environ 1,9 M€ en 2021 au profit essentiellement des professions qui connaissent les baisses d’activité les plus importantes pendant la crise, c’est-à-dire les médecins et les transporteurs sanitaires. En outre, 948 000 € d’indus ont été notifiés.

Par ailleurs, en 2021, une nouvelle période d’aide a été ouverte, du 1^er mars au 30 juin 2021. A ce titre, la CPAM de la Vienne a versé 43 avances aux médecins pour un montant total de 114 000 €.

La garantie de financement aux établissements

Le fonctionnement des établissements de santé a lui aussi été très impacté par la crise sanitaire. En 2020, de nombreuses interventions non urgentes avaient été déprogrammées et l’activité des services et établissements avait baissé. Ils avaient donc bénéficié d’un mécanisme de garantie de financement dont l’objectif était de leur garantir un niveau minimal de recettes pour l’activité de soins.

En 2021, toujours dans ce contexte de crise sanitaire, les établissements ont dû faire face à la reprise d’activité avec, en plus, l’objectif d’absorber l’activité supplémentaire liée au retard de soins accumulé en 2020.

Dans ce contexte, cette garantie de financement a été reconduite. Elle concerne l’activité de médecine chirurgie obstétrique, y compris l’hospitalisation à domicile, l’activité de psychiatrie, l’activité de soins de suite et de réadaptation.