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Lutte contre le VIH et sensibilisation des jeunes, attention portée à la santé des femmes, à la santé des enfants, ou bien encore des migrants, l’organisme oriente ses actions vers les plus vulnérables tout en développant de nouvelles approches (aller vers, coopération avec les MSP et CPTS…) visant à augmenter leur efficacité au service des publics prioritaires du territoire.
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Lutter contre le VIH : dépistage gratuit et sans ordonnance dans les 90 laboratoires de Seine-Saint-Denis
Depuis le 1er janvier 2022, le dépistage sans ordonnance du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) en laboratoire de biologie médicale est intégralement pris en charge par l’Assurance Maladie, sans avance de frais.
Face à une recrudescence des cas de séropositivité en France et particulièrement dans le département de Seine-Saint-Denis, cette mesure permet de renforcer le dépistage du VIH et d’empêcher la transmission de la maladie au plus tôt.
En Seine-Saint-Denis, ce sont 300 à 400 nouveaux cas de VIH qui sont détectés chaque année. La Seine-Saint-Denis se place en deuxième position des départements les plus touchés en France métropolitaine, derrière Paris. De plus, de nombreuses personnes porteuses de l’infection ne connaissent pas leur statut sérologique et sont dépistées à un stade avancé. En effet, en 2019-2020, les diagnostics à un stade avancé de l’infection représentaient près de 26 % des nouveaux diagnostics. Face à cette épidémie cachée, le dépistage systématique s’impose en cas de doute grâce au test VIH gratuit et sans ordonnance.
Des modalités simplifiées pour un accès du plus grand nombre
Le dispositif est ouvert aux assurés sociaux, à leurs ayants droit et aux bénéficiaires de l’Aide médicale État (AME). Il leur suffit de se rendre au laboratoire de biologie médicale de leur choix ; à leur demande ils y bénéficieront d’un test sans fournir d’ordonnance et sans avancer d’argent.
Les laboratoires de biologie médicale sont nombreux (la Seine-Saint-Denis en compte près de 90), ils offrent généralement une grande amplitude horaire. Faciles d’accès sans rendez-vous, les laboratoires de ville constituent une solution de dépistage du VIH adaptée pour des populations urbaines et actives, notamment les jeunes qui n’osent pas aller dans les centres dédiés au dépistage et à la prise en charge du VIH.
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Les actions de prévention et de promotion de la santé se concentrent sur les publics les plus exposés du département. Les inégalités sociales constatées en Seine-Saint-Denis se traduisent en particulier par un faible recours aux dépistages des cancers du sein, du col de l’utérus et du cancer colorectal.
En raison de ce contexte de précarité, le service Prévention a poursuivi ses actions d’aller vers les assurés, les professionnels de santé et les partenaires tout au long de l’année 2022.
Campagnes d’appels sortants et prise de rendez-vous en direct
« Simple comme un coup de fil ! », des campagnes d’appels aux assurés ont été effectuées afin de les convaincre de réaliser les actes de prévention pour lesquels ils sont éligibles, qu’il s’agisse des dépistages des cancers ou de l’examen bucco-dentaire (EBD). 100 000 appels sortants ont été passés concernant le dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et du colorectal ainsi que le recours aux soins dentaires des 3 à 24 ans.
Pour le dépistage du cancer colorectal, les actions ont consisté à informer les assurés de l’existence de ce dépistage, de sa pertinence, de ses modalités de prélèvement qui sont souvent confondues avec des soins plus intrusifs ainsi que sur les moyens d’obtenir le kit de dépistage. Les contacts sortants pour le dépistage du cancer du sein permettent d’informer les assurées de leur éligibilité et de leur fournir une aide pour la prise de rendez-vous dans les centres de radiologie agréés.
Lors des campagnes d’appels sortants, le service Prévention accompagne les assurés à la prise de rendez-vous.Ciblage des communes les plus en retrait en matière de prévention
Dorénavant les actions de prévention sont déployées en fonction du contexte avec une intensification de l’aller vers dans les communes qui ont des taux de dépistage des cancers, ou de l’examen buccodentaire, inférieurs à la moyenne départementale.
La coopération avec les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS)
Les 13 CPTS et les 22 MSP constituées ont intégré dans leur projet de santé des actions en matière de prévention avec des objectifs chiffrés pour les dépistages des cancers et le recours aux soins dentaires.
Les dépistages des cancers en chiffres
ℹ Le taux de recours au dépistage du cancer du sein a progressé de 2 points entre fin 2021 et fin 2022, de 49 % à 51 %, ce qui représente 101 074 mammographies réalisées.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus a progressé quant à lui de 3 points passant de 37 % en 2021 à 40 % en 2022, soit 176 822 dépistages réalisés.
Le dépistage du cancer colorectal a concerné 88 823 personnes. -
Les inégalités sociales présentes en Seine-Saint-Denis touchent en premier lieu les enfants. En réponse, la CPAM mène deux actions fortes en faveur du recours aux soins dentaires pour les 3/24 ans et de la lutte contre l’obésité infantile.
Le programme M’T dents
Le service prévention réalise un accompagnement personnalisé en classe de CP qui a pour effet d’augmenter le taux de recours aux dentistes pour les enfants âgés de 6 ans qui entrent dans le dispositif M’T Dents. Cette action assurée par 3 agents s’organise en 3 volets :
- une séance de sensibilisation à la santé bucco-dentaire et distribution des prises en charge M’T Dents (atelier d’éducation en santé bucco-dentaire sous forme de jeux) ;
- une séance individuelle de dépistage bucco-dentaire dans 2 communes partenaires : la convention conclue avec les communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis prévoit que la séance individuelle de dépistage bucco-dentaire est assurée par les centres municipaux de santé (CMS). Le dentiste du CMS intervient dans les écoles pour assurer la séance de dépistage et adresse un compte-rendu aux parents pour l’orientation de l’enfant ;
- un suivi personnalisé des enfants : une fois la séance de sensibilisation réalisée, le service Prévention réalise des campagnes d’appels sortants vers les parents des enfants qui n’ont pas eu recours à un dentiste.
Le programme M’T dents a permis le suivi de 99 588 enfants en 2022.
Impact du suivi personnalisé des enfants dans 35 écoles sur l’année scolaire 2021/2022
ℹ 1 724 enfants scolarisés dans les communes d’Aubervilliers, de Saint-Denis, d’Aulnay-sous-Bois et de Clichy-sous-Bois ont participé à une séance de sensibilisation. Un suivi du recours au dentiste par des appels sortants a été mis en place à 1 mois, 2 mois et 4 mois après la date de l’intervention dans ces 133 classes.
Avant intervention du service Prévention dans les classes, le taux de recours « naturel » au dentiste était en moyenne de 31,7 %.
À la suite du premier appel, le taux de recours au dentiste a augmenté de 14,8 points. La 2e mesure d’impact montre l’évolution la plus élevée du taux de recours au dentiste avec + 15,9 points. L’action globale permet de faire progresser le taux de recours moyen à 72,3 % (+ 40,6 points).La Mission Retrouve ton Cap (MRTC)
Le programme MRTC propose une prise en charge pluridisciplinaire précoce des enfants de 3 à 8 ans à risque d’obésité. Ce parcours de soins, prescrit par le médecin qui suit l’enfant ou le médecin scolaire, est remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie sans avance de frais ni dépassements d’honoraires. Il associe un accompagnement diététique, psychologique et de l’activité physique réalisé au sein de structures de santé de proximité référencées par l’Assurance Maladie.
En Seine-Saint-Denis, 15 structures (12 centres municipaux de santé, 1 centre médico-sportif, 1 association et 1 établissement de soins de suite et de réadaptation pédiatrique) ont assuré l’accompagnement de 405 enfants et de leur entourage jusqu’en 2022.Dans la presse
" En Île-de-France, la lutte contre l’obésité des enfants porte ses fruits
Extrait, Le Parisien – 15/02/2022
« Forte prévalence pour le diabète, un marqueur de l’obésité »
En Seine-Saint-Denis, plus de 500 enfants ont intégré le dispositif, via une des 14 structures partenaires. Le département n’a pas été choisi au hasard. Les données issues d’enquêtes effectuées en milieu scolaire montrent que le surpoids et l’obésité y sont bien plus importants qu’ailleurs.
En 2014, 14,8 % des adolescents âgés de 17 ans et vivant dans le 93 étaient en surcharge pondérale, contre 9,9 % en Île-de-France, selon une étude de l’Observatoire régional de la santé.
En 2016, un rapport de la Protection maternelle et infantile (PMI) de Seine-Saint-Denis mentionne que c’est le cas de 19,9 % des élèves de moyenne section (8,7 % pour toute la France).
« C’est le département qui a la plus forte prévalence pour le diabète, qui est un marqueur de l’obésité, ajoute Marie Lafage, directrice de la gestion du risque à la CPAM 93. Et c’est aussi le département le plus pauvre de France métropolitaine, avec des moyens consacrés à l’alimentation qui peuvent être beaucoup plus limités. »
La crise sanitaire est venue s’ajouter à ces problématiques existantes. « La sédentarité a frappé les enfants, ils étaient beaucoup plus sur les écrans et beaucoup moins dehors, rappelle Laurence Guéry, coordinatrice santé au Repop, le réseau pour la prise en charge et la prévention de l’obésité pédiatrique en Île-de-France. Certaines familles que l’on accompagne ne sortaient plus du tout, d’autant plus qu’on disait que l’obésité est un facteur d’aggravation du Covid. On voit maintenant que certains peinent à reprendre des habitudes d’activité physique, c’est ce qui nous inquiète. On constate parfois des prises de poids de 5, 10, 15 kg et pas de 1,8 kg comme la moyenne des Français. »
Avant et pendant les confinements, « Mission : retrouve ton cap » a montré son efficacité. « Les résultats sont très bons, il y a un gros niveau de satisfaction des familles, assure Marie Lafage, de la CPAM 93. Au niveau de la corpulence, deux tiers des enfants ont vu leur situation s’améliorer ou se stabiliser. Une stabilisation, c’est quand même une amélioration. »L’Assurance Maladie de Seine-Saint-Denis a fait de la santé des femmes l’une de ses priorités. Le département a l’espérance de vie la plus faible de l’IDF. Les familles monoparentales y sont nombreuses, souvent des femmes seules.
Partant du constat que les femmes du département consacrent peu de temps à leur propre santé, la CPAM 93 a décidé de mettre en place une série d’actions inédites à leur attention. Le concept est simple : une ville, un lieu, des partenaires médico-administratifs mobilisés et un objectif commun, celui de proposer une offre de service globale autour de l’aller vers et du venir vers (informations, dépistages, soins, rendez-vous…).
Au programme :
- bilans et dépistages : cancers féminins / frottis /auto prélèvement, tension artérielle, anémie… ;
- prévention : nutrition, activité physique, maladies chroniques, vaccins, addictions (tabac, alcool, chicha, protoxyde d’azote, PUFFS)… ;
- main tendue : présence d’un officier de police et d’associations pour signaler des violences faites aux femmes.
103 partenaires se sont mobilisés, ces actions ont comptabilisé plus de 1 200 participants avec un taux de satisfaction exprimé de 98,5 %.
Le Centre d’examens de santé très impliqué
Le CES a accentué son action pour la santé des femmes. Ainsi, en 2022, il a :
- participé aux journées Santé des femmes organisées par la CPAM ;
- déployé l’offre de service d’éducation thérapeutique « Mon cœur c’est pour longtemps » adaptée aux femmes cumulant des facteurs de risque cardio-vasculaires ;
- mis en œuvre l’auto prélèvement HPV dans le dépistage du cancer du col de l’utérus, en alternative au prélèvement effectué par le médecin, au CES et dans les actions hors les murs.
Enfin, les professionnels de santé du centre ont été formés au repérage et à l’orientation des situations de violences conjugales.
Dans la presse
“ « Écoutez-vous, écoutez votre corps » : dans ce bus, les médecins prennent soin du cœur des femmes
Extrait, Le Parisien – 24/11/2022
« La Seine-Saint-Denis affiche une mortalité prématurée par maladies cardiovasculaires de 23,4 % par rapport au reste de l’Île-de-France, selon un rapport de l’Observatoire régional de la santé datant de 2019. « Nous avons une très forte représentation du diabète et de l’hypertension, qui sont des facteurs de risque, explique Marie Lafage, directrice de la gestion du risque à l’Assurance maladie 93, en plus d’avoir des sujets liés à la sédentarité, à l’obésité, à la précarité. »
En 2021, selon l’antenne départementale de la CPAM, 5,8 % de la population ayant un suivi médical affichait un diabète de type 1 ou 2, contre 4,4 % en Île-de-France. Quant à l’hypertension artérielle sévère, elle concerne 0,7 % des habitants de Seine-Saint-Denis et 0,5 % des Franciliens.
« Il y a une augmentation préoccupante des maladies cardiovasculaires chez les femmes de moins de 55 ans ces dernières années, poursuit Marie Lafage. Vu les chiffres, on peut déduire que le 93 aussi est concerné. »L’activité 2022 du CES intègre le retour d’expérience de la crise sanitaire. Le centre a enrichi et ajusté son offre de service pour être au plus près des besoins des assurés et pris en charge des missions prioritaires de santé publique dans le département.
La nette progression de certains indicateurs (rattrapage vaccinal, participation aux dépistages organisés des cancers,..) est un marqueur de l’éloignement du soin subi par les assurés précaires pendant la crise sanitaire. En réponse, l’équipe du CES s’est mobilisée en ciblant davantage les populations éloignées du soin, directement ou via le maillage partenarial, sur site ou en actions « aller vers » hors les murs.
Favoriser la prise de rendez-vous(soit 90 % de l’objectif ajusté aux ressources humaines médicales effectives). Le CES dispose d’un plateau technique mobile permettant la réalisation d’EPS hors les murs, complétés sur site dans un second temps. Aux côtés de structures partenaires, 27 actions de ce type ont été menées permettant la réalisation de 331 EPS.
Missions prioritaires de santé publique et santé des jeunes
En partenariat avec la CPTS Bobigny-Bondy, le CES a contribué au printemps 2022 à l’évaluation de la santé d’une cohorte de réfugiés ukrainiens. Dans ce cadre, 20 personnes ont été reçues au CES. D’août à octobre, le CES a été missionné par l’ARS IDF pour participer à la vaccination MKP (variole monkeypox) à destination des populations vulnérables du département. 177 vaccinations ont été réalisées aux côtés de 3 partenaires associatifs.
Enfin, en partenariat avec le conseil départemental (service des maladies infectieuses), le CES est intervenu auprès de mineurs migrants isolés. 206 examens de prévention en santé ont été effectués au cours de 12 journées dédiées. Le CES a également réalisé 316 EPS dans le cadre d’un partenariat avec 11 des 14 missions locales du 93.
L’activité du CES en chiffres
4 339 examens de prévention en santé (EPS)
Education en santé
- 150 inclusions adultes
- 585 inclusions 16-25 ans
Education thérapeutique
- Diabétiques de type 2 : 88 inclusions
- Personnes vivant avec des facteurs de risques cardio-vasculaires) : 7 inclusions
Dépistages organisés des cancers
- 482 kits de dépistage du cancer colorectal
- 416 frottis de dépistage du cancer de l’utérus/tests-autotests HPV
- 133 mammographies prescrites
Rattrapage vaccinal (DTP, rougeole – oreillons - rubéole, hépatite B) : 2 029 vaccinations
Aide au sevrage tabagique : 252 consultations
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