Gestion
de la crise sanitaire
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Une année compliquée pour tous mais qui a permis à l’Assurance Maladie de révéler sa facilité à se réinventer et à assoir encore plus son rôle d’assureur solidaire en santé.
En 2020, l’Assurance Maladie a dû faire face à un
défi sans précédent. Depuis le début de la crise
sanitaire elle n’a cessé de s’adapter et d’innover
pour contribuer à l’effort collectif de lutte contre
l’épidémie.
Elle a largement contribué à la gestion de cette
crise en renforçant son rôle d’assureur solidaire
en santé et en s’ajustant au fur et à mesure de la
pression épidémique.
Il a fallu d’une part maintenir la continuité de
service vis à vis des différents publics et d’autre
part préserver l’ensemble des salariés en déployant
massivement le télétravail.
dossier
Le Contact Tracing
La pandémie a néanmoins bousculé les activités et
une nouvelle mission a émergé dès le mois de mai 2020
avec pour objectif de stopper la chaîne de contamination
en traçant l’historique des cas contacts. Ce dispositif
a été confié à l’Assurance Maladie et les Caisses de
la Seine-Maritime ont été sollicitées sur la mise en
place de cette plateforme.
Au démarrage, ce sont environ 40 volontaires des
CPAM de la Seine-Maritime et des régimes partenaires
qui ont assuré cette mission visant principalement à
contacter les patients atteints de la Covid-19 ainsi
que leurs cas contacts, afin de casser rapidement les
chaînes de contamination. Cela 7 jours sur 7 jours
de 08h00 à 19h00.
Une course contre la montre s’est engagée
pour constituer et organiser cette brigade en un temps
record.
Au fur et à mesure des mois le dispositif a évolué,
maintenant appelé stratégie TAP « Tester Alerter Protéger»,
les missions de l’Assurance Maladie se sont étoffées
et le contact tracing s’est professionnalisé constituant
aujourd’hui un service à part entière. Environ 150 agents,
CDI et CDD, se mobilisent tous les jours pour contacter
les patients Covid, les cas Contacts afin de leur donner
les mesures sanitaires et les informer de l’isolement
dans un contexte de procédures fluctuant, du déploiement
de la vaccination, et d’autres dispositifs tels que
la visite IDEL ou coordination avec les cellules de
la Préfecture.
Un véritable partenariat s’est instauré entre les
CPAM, l’ARS et l’URPS afin de coordonner ce dispositif.
Dès le démarrage du Contact Tracing, l’Assurance Maladie
a travaillé en étroite collaboration avec l’ARS et les
CPAM de la région Normandie, les CPAM de la Seine-Maritime
s’étant vues confier le pilotage régional du dispositif.
Ce travail collectif s’est traduit par des échanges
très réguliers avec les différents acteurs dont l’ARS
dans une logique de co-construction des solutions
permettant de lutter au mieux contre la propagation du virus.
La création de la plateforme
"Contact Tracing" en Seine-Maritime
Pour permettre la mise en place du dispositif « contact tracing », l’Assurance Maladie a dû monter de toute pièce des plateformes dédiées partout en France.
Comment les CPAM ont relevé ce challenge ?En Seine-Maritime, quelques jours après le lancement du dispositif.
« Protéger, tester et isoler » : ce sont les 3 piliers retenus dans le cadre de la stratégie de déconfinement présentée par le Premier ministre le 28 avril devant l’Assemblée nationale. La nécessité d’identifier et de mettre à l’isolement, et ce le plus rapidement possible, les personnes potentiellement malades et contagieuses en est la clé de voute, afin de casser les chaînes de contamination. Le dispositif dit de « contact tracing » mis en place par l’Assurance Maladie en moins de dix jours joue un rôle pivot dans ce cadre. « C’est un dispositif inédit par son organisation et son ampleur », souligne Serge Boyer, directeur des CPAM de la Seine-Maritime.
De gauche à droite : Arnaud Lanchon-Dumontier - Directeur Santé des CPAM de la Seine-Maritime, Serge Boyer - Directeur des CPAM de la Seine-Maritime,
Sandrine Debouvries - Pilote du Contact Tracing, Caroline Durand - Pilote du Contact Tracing, Karine Dewevre - stagiaire EN3S.
CONSTITUTION ET CONSTRUCTION D'EQUIPE "EXPRESS"
Très vite, les CPAM de la Seine-Maritime désignent un comité de pilotage et constituent une première équipe d’enquêteurs sanitaires, issus de différents services. Parmi les 70 personnes qui forment cette première équipe, on trouve des profils très différents : délégués de l’Assurance Maladie, conseillers informatique service, conseillers Assurance Maladie, chargés de prévention, agents administratifs de l’ELSM, agents d’accueil, assistantes de direction et chargés de communication ainsi que de collaborateurs de l’UC-Irsa et du Service Médical du département. Cette diversité est soudée par un webinaire de présentation du dispositif, animé par Serge Boyer et Arnaud Lanchon-Dumontier, directeur santé des CPAM de la Seine-Maritime.
L’équipe se voit confier une lettre de mission de six mois. Puis, elle enchaîne les formations, dispensées par des collaborateurs de la DRSM Normandie et de l’ARS Normandie afin de pouvoir répondre de façon efficace et pertinente à sa mission. Enfin, elle reçoit l’équipement nécessaire, informatique notamment, afin de pouvoir réaliser l’ensemble des tâches nécessaires au « contact tracing » dans un contexte de sécurisation de l’information.
« La création d’une équipe complète, formée opérationnelle et dotée du matériel nécessaire dans un contexte de crise sanitaire et dans un délai aussi court a été un challenge collectif que nous sommes fiers d’être parvenus à relever », souligne Arnaud Lanchon-Dumontier. Un défi immédiatement redoublé par l’élargissement progressif de l’équipe via un appel à volontariat lancé sur l’extranet départemental. Résultat, une quarantaine de personnes se portent volontaire pour venir renforcer l’équipe initiale.
De gauche à droite : Maryline Doucène - enquêtrice sanitaire des CPAM de la Seine-Maritime avec une partie de l’équipe sur site,
Agnès Le Prévost - enquêtrice sanitaire des CPAM de la Seine-Maritime en télétravail).
ORGANISATION ET PARTAGE D'EXPERIENCE
Chaque matin, dès 8h, Sandrine Debouvries et Caroline Durand, pilotes du « contact tracing », assurent leur brief dématérialisé auprès de l’équipe du matin, dans un esprit d’ouverture et de dialogue. « Ce point d’information est quotidien et essentiel avant de débuter la journée*. Il nous permet d’annoncer les nouveautés, de motiver, mobiliser et d’inviter l’équipe à s’exprimer pour favoriser l’échange et lever les éventuelles zones d’ombre », déclare Sandrine Debouvries. A l’issue du briefing, la plateforme de « contact tracing » est fonctionnelle et les enquêteurs prennent en charge directement les remontées des médecins libéraux du département ayant renseigné, via amelipro, les coordonnées de leurs patients testés positifs au Covid-19 ou présentant des signes cliniques de la maladie.
Maryline Doucène, enquêtrice sanitaire des CPAM de la Seine-Maritime, se souvient de la toute première enquête menée au sein de la cellule « contact tracing » : « Lors du briefing, j’ai proposé à mes collègues de prendre en charge la première fiche patient et je les ai invités à venir écouter l’échange afin que l’on puisse en discuter tous ensemble après. Au vu du bon déroulement de l’échange téléphonique, cela a rassuré tout le monde ». Marilyne ajoute : « D’autant que je me suis sentie soutenue par le médecin, puisqu’il avait informé le patient que nous allions le rappeler. Le médecin a vraiment un rôle essentiel puisqu’il informe le patient de l’appel de l’Assurance Maladie et cela favorise grandement notre mission ». Marilyne souhaite aider tous les nouveaux enquêteurs qui rejoindront progressivement l’équipe sur site.
Pour faire face à l’isolement induit par les mesures de confinement puis celles nécessaires à la réussite du déconfinement, un groupe de discussions dédié à l’équipe des enquêteurs sanitaires a été créé via la messagerie instantanée WhatsApp, où se mélangent échanges, partages et conseils. « Pour certains agents, notamment ceux en télétravail, c’est rassurant de pouvoir nous solliciter instantanément via WhatsApp. Nous sommes bien conscients que cette nouvelle activité peut être une source de stress puisqu’ils sortent de leur zone de confort et veulent être à la hauteur de la mission qui leur a été confiée. Il est certain qu’il y aura un temps d’adaptation à prendre en compte », ajoute Sandrine Debouvries. Le groupe WhatsApp est aussi le moyen de s’adapter aux évolutions du dispositif : « J’utilise quotidiennement WhatsApp pour échanger avec mes collègues sur les nouveautés, les fiches techniques, les modes opératoires et quelques cas afin d’avoir leur approbation. L’entraide est y très forte, nous pouvons compter les uns sur les autres ainsi que sur l’encadrement », explique ainsi Agnès Le Prévost, enquêtrice sanitaire des CPAM de la Seine-Maritime.
17h, c’est l’heure du reporting quotidien des pilotes où le point est fait sur le nombre d’enquêtes de la journée avec le nombre fiches « patient » créées et traitées ainsi que le nombre fiches « contact » créés et traitées. Il est impératif que chaque enquête commencée le matin soit clôturée le soir afin de briser les chaînes de contamination au plus vite. En effet, rappelle Serge Boyer : « C’est à la fois un marathon et une course contre la montre. Le marathon, c’est que l’on sait que cela va durer un certain temps. On le voit bien, ce virus circule et effectivement ce qu’il faut, c’est que l’on arrive à casser l’effet d’une seconde vague qui pourrait arriver en agissant extrêmement vite dans les contacts, en repérant les personnes, en faisant en sorte qu’elles soient testées et isolées. Une personne malade doit en effet s’isoler pendant 14 jours pour éviter cet effet de dissémination, de circulation du virus dans la population ».
*En moyenne, 46 enquêteurs sont mobilisés et répartis sur deux créneaux horaires : le matin de 8 h à 15 h et l’après-midi de 12 h à 19 h.
À lire aussi
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La CPAM a acccompagné les Professionnels de Santé par le versement d’aides afin de compenser leur baisse d’activité générée par la pandémie. Les établissements ont eux aussi bénéficié de financement d’aides exceptionnelles au titre de mesures COVID (prime aux soignants, avance de trésorerie, tests de dépistages, perte de recettes...).
Malgré la crise sanitaire, la CPAM a continué d’accompagner les Professionnels de Santé et les établissements par des :- Relations conventionnelles
- Prises de contact avec des offreurs de soins pour réguler les dépenses et veiller à la qualité des soins.
Même s’il est constaté une baisse de l’activité par rapport aux années antérieures, la CPAM s’est organisée pour assurer une continuité de services en développant la relation digitale et téléphonique auprès des Professionnels de Santé.L’ACCÈS SIMPLIFIÉ À DE NOMBREUX SERVICES EN LIGNE ASSURÉS
La crise sanitaire a généré de nouveaux téléservices à destination des assurés de la Seine-Maritime. Un portail web départemental a été lancé. Il a permis de regrouper en une seule adresse cpam76.fr, l’accès à plusieurs téléservices « essentiels », liens ou applis utiles. L’objectif étant de guider plus simplement l’assuré vers le téléservice qui répond à sa demande. Ce portail regroupe les accès vers :
- le site de dépôt de documents en ligne ;
- le paiement de créance en ligne ;
- le forum ameli ;
- le compte ameli + didacticiel ;
- les téléchargements des applis Assurance Maladie (ameli / DMP / Activ’Dos) ;
- le site annuaire-santé.
Les boîtes aux lettres étant fermées du fait du risque de contamination, le site de dépôt de documents en ligne a été mis à disposition des assurés à compter du 7 mai 2020. Depuis cette ouverture ce sont 20 776 documents déposés à fin décembre 2020.
Constitué uniquement de liens « trackés », il permet d’enregistrer les données quotidiennes d’accès à ces téléservices par caisse d’appartenance (renseignée en page d’accueil). Autre point important, une attention particulière a été portée sur l’ergonomie afin que l’affichage soit optimal autant sur mobile que sur ordinateur.
Une communication sur ce nouveau portail a été mise en oeuvre sur nos réseaux sociaux et progressivement intégrée dans nos différents supports et signalétique.FAVORISER UN ACCÈS AUX DROITS ET ÉVITER UN RENONCEMENT AUX SOINS
Afin de développer l’accéssibilité, différentes mesures ont été mises en place et les règles ont été simplifiées :
- gestion de la prolongation des droits à la CMU ;
- réorganisation des services pour assurer les activités prioritaires ;
- mise en place d’un dispositif d’entraide entre les secteurs pour assurer les paiements notamment les indemnités journalières, invalidité... ;
- dispositif d’appels vers les personnes les plus fragiles pour éviter la rupture de soins, la délivrance de médicaments, ou portage des repas ;
- création d’une ligne téléphonique « orientation offre de soins» pour aider les assurés à trouver un médecin ou un centre de test ;
- organisation d’accueil téléphonique sur rendez-vous ;
- mise en oeuvre des mesures dérogatoires d’urgence ;
- mobilisation des partenaires.
RECOURS A LA TELECONSULTATION
Lors du déclenchement de l’urgence sanitaire, il a été décidé que les téléconsultations médicales seraient remboursées à 100% par l’Assurance Maladie. Ce dispositif, mis en place en mars 2020 et en vigueur jusqu’au 31 décembre 2020, a permis la continuité des soins pendant la crise sanitaire.
Celui-ci est prolongé de 2 ans selon le projet de budget 2021 de la Sécurité sociale.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, 222 988 téléconsultations ont été réalisées avec les médecins libéraux (généralistes et spécialistes) du département pour un montant total de 5 870 833 €.Une étude commune de l’ANSM et de l’Assurance Maladie met en evidence l’impact de la crise sanitaire sur la consommation de médicaments :
- Une hausse nette de la délivrance de traitements antidiabétiques et cardiovasculaires (notamment les statines), d’autre part une accentuation de l’augmentation des délivrances de médicaments antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques et hypnotiques déjà constatée en 2020.
- Les instaurations de traitements contre le diabète et les troubles cardiovasculaires sont en augmentation.
- L’usage de médicaments anxiolytiques, hypnotiques mais aussi plus récemment antidépresseurs ne cesse d’augmenter.
- La vaccination des enfants continue d’accuser un fort déficit.
- Les produits destinés aux actes de colonoscopie, IRM et de scanner en hausse après des mois de baisse. Après un effondrement en 2020 lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, on observe depuis mi-2020 une reprise de la délivrance et de l’utilisation de produits de préparation aux actes de colonoscopie, IRM et de scanner ; cependant le retard accumulé l’an dernier n’est pas comblé.
LES RESSOURCES HUMAINES
Le service RH a largement contribué au bon fonctionnement de l’organisme avec d’une part :
- une demande importante de recrutement notamment de CDD et d’intérimaires pour renforcer la PFS et orienter les assurés dans la recherche d’un médecin traitant ou d’un centre de dépistage.
- une gestion exceptionnelle des charges du
personnel notamment :
• les arrêts pour gardes d’enfants ;
• les primes télétravail ;
• les primes COVID ;
• les embauches CDD contact tracing ;
• les heures supplémentaires et majorations contact tracing ;
• les primes contact tracing.
Soit un budget de 781 059,66 € impacté au COVID.
et d’autre part :
LES RESSOURCES INFORMATIQUE ET LOGISTIQUE
Le contexte sanitaire a obligé le déploiement massif de télétravail. Aussi les équipes informatiques et logistiques se sont mobilisées pour assurer la livraison de :
- 358 PC portables
- 38 PMF fixes
- 422 VPN alloués
- Téléphonie :
- 87 lignes mobiles
- 297 lignes fixes
- 431 casques
- PMF portables Contact Tracing
- PMF portables Télétravail de crise
- stations d’accueil Contact Tracing + crise
- téléphones mobiles Contact Tracing
- écrans Contact Tracing + crise
- Fauteuils de bureau
Les dépenses d’investissement en matériel dédié au contact tracing :
représentent un budget de 151 716,72€ auxquels s'ajoutent les dépenses de fonctionnement d'un montant de 9 450 € pour les abonnements téléphoniques contact tracing et 136 000 € pour les fournitures sanitaires (gels, masques, lingettes, visières...).
EN CONCLUSION
L’Assurance Maladie premier acteur de la solidarité a été au rendez-vous de la gestion de la crise sanitaire bien au-delà de ses missions.
Elle a fait face à des dépenses hors du commun, fait preuve d’une réactivité inédite et d’un travail collectif solide.
C’est l’ensemble du réseau, qui a permis de relever ce défi auquel la CPAM de Rouen -Elbeuf-Dieppe a elle aussi largement contribué.
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